Pharaonique sinon rien
2 ARCs - 35 étudiants - 15 projets - 1 accrochage commun
Contre la dystopie ambiante, du microscopique au cosmique, les 2 Ateliers de Recherche et Création "Pharaonique" et "Le monde sinon rien", se sont souvent rencontrés cette année autour d'une volonté commune : repenser le monde actuel, ne pas l'abandonner à un contexte global aux allures inéluctables qui nous dépasserait. Au contraire affirmer, du détail quotidien à une pensée à échelle planétaire, un univers à réinvestir, à re-sentir, à ouvrir.
Le philosophe Fredric Jameson a pu résumer la situation par l'idée devenue prophétique qu'il est plus facile aujourd'hui d'imaginer la fin du monde que d'imaginer la fin de capitalisme. Comment renverser la vapeur, comment refaire nos perceptions et retrouver l'élan utopique nécessaire à toute action concrète, grande ou petite ? Comment assumer la part de fantaisie, voire de paradoxale imprudence que cela implique ? Il nous semble que l'école d'art et de design, toutes options confondues et à cheval entre l'imaginer et le faire, est un lieu privilégié pour poser ces questions.
Noémie Sauve + Juan Camelo + Fabien Bourdier + Amaël Bougard
Avec les étudiant-e-s des Ateliers de Recherche et Création Le Monde Sinon Rien et Pharaonique
ARC LE MONDE SINON RIEN - objectifs
Produire une enquête artistique en lien avec les enjeux écologiques et sociaux importants de notre période contemporaine et produire des ouvrages sensibles qui nous aident à lire ces enjeux, les exprimer, les réfléchir, les sentir. Les travaux aboutis seront exposés à la Biennale Internationale Design, Saint Etienne 2022, dans le cadre de l’exposition du même nom «Le Monde Sinon Rien » - https://www.lemondesinonrien.fr/accueil
ARC PHARAONIQUE - objectifs
Tirer profit des outils numériques de représentation et d'immersion pour inciter les étudiants à projeter et imaginer des espaces utopiques à grande échelle, et ce à l’encontre d’une imagerie dystopique dominante dans les média et dans les fictions grand public. La question écologique, au cœur d’une esthétique pessimiste ambiante, est à relancer dans le sens d’hypothétiques grand travaux re-fondateurs de notre rapport avec l’environnement. Les étudiants sont invités à imaginer des infrastructures titanesques, à la hauteur de défis tels que le nettoyage des mers, la réoxygénation de l’atmosphère, le filtrage massif de CO2, la végétalisation des continents, mais aussi la capture de formes durables d’énergie ou la gestion d’équipements massifs à venir. Il s’agit de plonger dans un paysage paradoxal qu’il aurait fallu entièrement artificialiser pour (nous) sauver.