Séminaire « Anthropocène : Usage et mésusage du monde » - Opus 3 - n°7
« Résonance(s) : plaidoyer pour des espaces et des temps de recomposition de notre être-au-monde. »
SÉMINAIRE OUVERT À TOU.TE.S
Dans le cadre de la mention Design et territoire(s), Miguel Mazeri et Rachel Rajalu, professeur.e.s à TALM-Le Mans organisent depuis octobre 2019 le séminaire « Anthropocène : usage et mésusage du monde ». Ce rendez-vous se tient le dernier jeudi de chaque mois, tout au long de l’année universitaire. Le premier opus de ce séminaire, intitulé « La configuration humaine du monde. Enquête en anthropocène. Formes, supports, cadres, conducteurs et lampistes » a proposé une cartographie de la notion d’anthropocène et des enjeux qui lui sont liés. Le deuxième opus « La (re)configuration du monde. L’entremise pédagogique. L’école comme milieu » s’est déroulé durant l’année 2021. Le troisième et dernier volet « Résonance(s) : plaidoyer pour des espaces et des temps de recomposition de notre être-au monde.» proposera de poursuivre l’enquête du côté des projets artistiques et poétiques pris au sens large en interrogeant leur capacité à nous (re)mettre en relation avec le monde, en « résonance » pour reprendre la terminologie au sociologue et philosophe Hartmut Rosa, c’est-à-dire en capacité de nous faire accéder « à une vie meilleure (reposant sur) un accord entre le monde tel qu’il est et l’existence telle qu’elle mérite d’être vécue ».
SÉMINAIRE « ANTHROPOCÈNE : USAGE ET MESUSAGE DU MONDE » OPUS 3
« Résonance(s) : plaidoyer pour des espaces et des temps de recomposition de notre être-au-monde. »
Cette septième séance se déroulera le jeudi 07 avril prochain dans l’amphithéâtre de TALM-Le Mans, de 18h à 20h. L’entrée est libre sous condition de présentation d’un passe sanitaire. Miguel Mazeri, anthropologue et Rachel Rajalu, philosophe, tous deux professeur.es à l’École supérieure d’art et de design TALM-Le Mans et à l’initiative de cette programmation, réunissent autour d’eux pour cette projection-débat :
• Eliza Levy - Cinéaste, dans le cadre de la projection de son film :
Composer les mondes
Eliza Levy rencontre Philippe Descola en 2015 durant le colloque Anthropocène au Collège de France, organisé à l’occasion de la COP 21. Elle lui propose de mettre en images les concepts au cœur de son travail. Une conversation s’ouvre et, ensemble, souvent accompagnés de son épouse l’ethnologue Anne Christine Taylor, ils cheminent dans la mise en œuvre du film.
En Equateur où il a vécu avec les tribus Jivaros Shuar et Achuar il y a 40 ans, dans les paysages de leurs quotidiens, dans les archives photographiques du couple, et enfin en France sur la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes où un nouveau collectif expérimente un autre lien à la terre. Ce film décale notre regard sur le monde pour le transformer.
À partir d’où repenser notre monde pour le transformer ? Philippe Descola a consacré sa vie d’anthropologue à étudier comment les humains composaient leurs mondes ; parti d’Amazonie il a tourné son champ de recherche vers l’Europe, afin de comprendre comment nous, les modernes, avions pu rendre la terre de moins en moins habitable.
Le film l’emmène incarner ses idées, en dialogue avec les non- humains tout autour de nous, au cœur d’une expérience sociétale unique au monde, en France, à Notre-Dame-des-Landes.
Là, sur et avec la terre sauvée du béton, en lieu et place d’un aéroport pharaonique, se déploie une nouvelle composition du monde.
Avec Composer les mondes, la réalisatrice Eliza Levy, nourrie par les travaux de Philippe Descola, explore par le sensible un sujet qui touche chacun à l’échelle individuelle et pose la question de nos comportements collectifs : comment habiter le monde ? Comment repenser notre rapport à la nature ?
Le film incarne ainsi la pensée de l’anthropologue pour saisir la nécessité de décentrer notre regard et repenser notre rapport avec le vivant. Il invite alors à réfléchir à un nouveau socle commun, à voir qu’il existe d’autres manières d’être au monde .