Irina projetté lors du festival Si cinéma#4
Elena Galeeva, diplômée de l'École supérieure d'art et de design TALM-Le Mans, présentera son court-métrage intitulé Irina à l'occasion du festival international des cinéma en écoles d'art Si cinéma#4.
15 minutes entre documentaire et fiction
Parmi les 33 films sélectionnés pour cette 4ème édition, figure le court-métrage d'Elena Galeeva, diplômée du DNSEP Art à TALM-Le Mans en 2022, intitulé Irina. Organisé par l'École supérieure d'art & médias de Caen/Cherbourg, en partenariat avec la Ménagerie de verre et l'École des Arts Déco, Si cinéma "a pour ambition de rendre compte des nouvelles formes et écritures par lesquelles le cinéma contemporain s’invente".
Le film sera diffusé vendredi 7 avril au Café des images à Hérouville Saint-Clair (Normandie) à 10 h. Le public pourra découvrir Irina, un personnage féminin incarné par Artem Kaganovitch, également étudiant à TALM-Le Mans, arrivé d'Ukraine à l'âge de 11 ans. Ce personnage, nommé Irina évoque sa traversée des frontières, aux côtés de sa mère, depuis Sébastopol en Ukraine jusqu'en France. Passé·e par la Crimée, Irina a aujourd'hui trois passeports, trois identités et est devenu·e trois personnages.
Frontières entre identités réelles et fictionnelles
Elena Galeeva a commencé sa discussion avec Artem Kaganovitch il y a un an. Elle s'intéresse au déplacement de l'identité réelle à fictionnelle pour les personnes elles-mêmes déplacées, souvent réfugiées. Le franchissement des frontières, géographiques puis identitaires (réelles à fictionnelles) est une réalité dont elle peut témoigner : "quand je parle russe, je n'ai pas le même comportement, je ne suis pas la même. Quand j'ai demandé à Artem : comment tu te vois ? Il m'a répondu : cela dépend avec qui je parle".
D'après elle, "quand on est dans un autre pays, on doit apprendre à agir différemment, on incarne un autre personnage". Dans le film, Artem Kaganovitch incarne un personnage féminin. Ce costume lui permet une distance avec sa propre vie. Son comportement, exagéré, permet quant à lui de prendre les choses avec humour, malgré des propos vrais, sans légèreté.
Le chemin... des souvenirs
Irina prend forme devant son miroir et devant la caméra de la réalisatrice. Les plans rapprochés plongent le spectateur dans l'intimité de la discussion. Aux questions d'Elena Galeeva répond une personne nostalgique, pleine de retenue, dont les bouffées de cigarettes et les temps de silence disent davantage que les paroles en russe.
Au jeu de rôle répond le jeu de carte. Irina propose de tirer des cartes de tarot pour dévoiler l'avenir à celle qui le filme et l'interroge. Ce cdéplacement des rôles amène à un changement de situation : Elena Galeeva peut enfin avoir des réponses à ses propres questionnements et cheminer entre les souvenirs de son passé, derniers liens avec son pays, la Russie, et les inconnus de son futur, en France, ou ailleurs.