Art, sciences et fictions : nouveaux récits
Barbara Lagié, curatrice, est invitée par Noémie Sauve, artiste et professeure de dessin à TALM-Le Mans, pour échanger avec les élèves sur le thème Art, sciences et fictions : nouveaux récits
C'est dans le cadre du cycle de conférences Actualités de l'art que cette conférence explorera la puissance du lien entre art et sciences, deux champs qui, loin d’être opposés, partagent une même faculté d’invention et de spéculation. Tous deux produisent des images et des concepts qui déplacent notre perception du réel et ouvrent des horizons inédits. Comme le rappelait Alain Fleischer dans Le Rêve des formes (Palais de Tokyo, 2017), les formes ne sont jamais de simples structures, elles racontent aussi des histoires — qu’elles proviennent de modèles scientifiques, de visualisations numériques ou de créations artistiques.
De Léonard de Vinci aux recherches contemporaines sur l’écologie, le vivant ou les technologies, ce dialogue n’a cessé de se réactiver, révélant combien artistes et chercheurs s’inspirent mutuellement, tantôt par le partage d’outils, tantôt en ouvrant des voies critiques et poétiques. Dans un contexte marqué par la crise écologique et les mutations technologiques, il s’agit aussi de répondre à l’appel de penseurs comme Donna Haraway, Bruno Latour ou Anna Tsing, qui soulignent l’urgence de nouveaux récits collectifs face à l’Anthropocène. La curation devient dès lors un champ d’expérimentation transdisciplinaire, où l’exposition s’affirme comme une forme vivante, une zone de contact ouverte à l’incertitude, et propice à l’élaboration de récits communs.
Barbara Lagié est curatrice et directrice de projet basée à Paris. Elle fonde en 2018 l’espace indépendant Belem et dirige ensuite une galerie d’art contemporain, développant dans le même temps des projets pour l’Espace Niemeyer, la Nuit Blanche et plusieurs événements internationaux. De 2021 à 2025, elle occupe le poste de directrice des expositions chez Radicants, où elle pilote des projets d’envergure, dont des expositions à la Biennale de Venise, et assure en 2024 le commissariat de la 15e Biennale de Gwangju sous la direction de Nicolas Bourriaud.
Elle est aujourd’hui curatrice-associée de la plateforme Saliva.live, dédiée aux croisements entre art, écologie et technologies, conçue comme un espace symbiotique de recherche et de transmission. Sa pratique curatoriale interroge la mémoire, les relations interespèces et les récits non dominants, et s’étend à des projets croisant art, sciences et santé en collaboration avec artistes et chercheurs.