Dans le cadre du programme de résidences Les Affluentes proposé par TALM, Romane Loriot, diplômée du DNSEP MAGMA*, a développé une technique de compactage des déchets végétaux au format de briques. 

Entre avril et juin 2024, Romane Loriot a intégré le programme de design et art en territoire rural Permanence (en partenariat avec La Teinturerie à Richelieu - 37), au sein de la Communauté de communes Touraine Val de Vienne. Aux côtés de trois autres artistes et designers diplômées de TALM-Angers et TALM-Tours, elle a travaillé avec la designer Mathilde Chevallier autour de la question du réemploi des déchets. 

Répondre à une problématique locale 

Romane Loriot a d'abord accompagné Mathilde Chevallier dans son travail d'enquête de terrain, réalisé auprès du Syndicat mixte intercommunal de collecte et de traitement des ordures ménagères du Chinonais (SMICTOM) et des usagers des déchèteries (entreprises et habitant·es du territoire). 

Dans le contexte actuel d'urgence climatique, elles ont voulu comprendre la trajectoire des déchets et les étapes de leur traitement. La jeune designer s'est attachée à étudier tout particulièrement le recyclage des déchets verts (tonte, feuille, branchage). 

Elle a alors constaté l'impact carbone élevé de ce circuit supposé écologique. En effet, dans les bennes de transfert, ces déchets sont très volumineux même en petite quantité : ils ne sont pas denses.  Cela engendre de nombreux allers-retours entre les déchèteries où ils sont déposés par les particuliers et le centre de traitement, situé à St Pierre des Corps. 

Du déchet vert à "l'or brun"

Après les constats, la mission de Romane Loriot a été de proposer des solutions alternatives à ce circuit peu écologique et économique. La designer a ainsi souhaité reconsidérer le statut de ces déchets verts. Verts, oui. Mais déchets ? D'ailleurs, est-il nécessaire que toute cette matière végétale quitte le territoire pour être revalorisée ?

Elle a donc proposé d'installer un broyeur et un compacteur directement dans les déchèteries. La matière, devenue "or brun", est ensuite agglomérée sous forme de briques. Les usagers venus avec leurs branches coupées, leur tonte de pelouse ou leurs plantes arrachées repartent ainsi avec ces briques. 

Dans le jardin, elles peuvent être disposées en pavage ou redispersées à la main pour former un paillage, stimulant l'activité organique des sols, protégeant les plantes et maintenant l'humidité. 

Un cycle vertueux pour les sols... et l'économie locale

Romane Loriot s'est aussi attachée à intégrer cette solution dans une démarche plus globale. L'activité serait prise en charge par des associations de réinsertion sociale, avec un rôle de sensibilisation axé sur le réemploi et le paillage. Le projet s’inscrirait tout à la fois dans une démarche environnementale, sociale et économique.
 

Pour plus d'informations sur le programme Permanence, design et art en territoire rural, retrouvez notre article web dédié : 

Découvrir 

*DNSEP MAGMA : Le diplôme national supérieur d'expression plastique MAGMA (acronyme de Mention en art et géomatériaux) est proposé en enseignement à TALM-Le Mans en deux ans. Le DNSEP MAGMA a valeur de grade master.