Peinture : obsolescence déprogrammée
Licences libres
Exposition au Musée de l'hospice Saint Roch
Camille Debrabant, professeure à TALM-Angers, dans le cadre d'un programme de recherche et d'un atelier pédagogique réalise le commissariat du deuxième volet de POD (Peinture Obsolescence Déprogrammée), après une première édition au MASC.
Régine Kolle, Anne Couzon-Cezca et Arnaud Bernus (membres du collectif 1.0.3) sont de artistes exposés dans le corpus d'oeuvres de ce volet, faisant également parti de l'équipe de professeur·es de TALM-Angers.
Avec le soutien du musée de l'Hospice de Saint-Roch, géré par l'EPCC d'Issoudun, bénéficiant du concours de la ville d'Issoudun et de la communauté des communes du Pays d'Issoudun, du Conseil régional du Centre-Val de Loire et du Conseil départemental de l'Indre.
Licences Libres
Cette exposition poursuit l’exploration des interactions entre les pratiques picturales actuelles et leur environnement numérique. Après l’exposition « Peinture : obsolescence déprogrammée », présentée au musée d’art moderne et contemporain des Sables d’Olonne (17.10.21–16.01.22), et conçue comme un état des lieux
très ouvert, c’est à un aspect plus précis de ces échanges que s’attache ce deuxième volet. Le titre s’inspire de l’«exercice sans autorisation» (“Practicing without a license”), dont l’artiste américain Richard Prince a fait depuis 1977 un credo et un principe fondateur de la Pictures Generation. En 2014, la vive polémique causée par la présentation à la Gagosian Gallery de New York de sa série New Portraits, recadrant des captures d’écran d’Instagram, réaffirme la portée subversive de l’acte d’appropriation, pourtant si commun depuis Marcel Duchamp et tellement contemporain.
C’est à cette stratégie d’appropriation poussée à son paroxysme par l’accès illimité aux ressources numériques que s’intéresse cette exposition, centrée sur les porosités et les contaminations entre images picturales et numériques. Dans notre société comparée à un «Supermarché des images» (Jeu de Paume, 2020), alimenté
en continu par un flux exponentiel, les logiciels sous licence disputent aux logiciels libres et aux archives ouvertes les parts d’un marché dans lequel la circulation des images et des données représente
un enjeu stratégique majeur, tant financier que politique.
Un coproduction entre élèves de TALM et Els Vermang artiste du collectif LAb[au]
Dans le prolongement exploratoire de recherches de recodage et d’invention de langages entreprises par le trio LAb[au], Els Vermang a dirigé en 2021 la coproduction d’une pièce en partenariat avec l’atelier textile de TALM-Angers. En combinant l’alphabet sémaphore avec la tech- nique de broderie des smocks, le groupe a soumis la transposition de la grille de la tessallation à l’épreuve de principes sériels de permutation, variation, rotation, duplication, etc. Alors que le recours au textile renvoie aux origines de l’informatique, les smocks – à l’instar du langage sémaphore – ont été débarrassés de leur fonctionnalité historique d’ergonomie. Cette nouvelle expérimentation formelle sur le pli étend le territoire de jeu sémiotique et esthétique à une technique, dont le point de convergence avec l’histoire de la peinture et des arts a été magistralement étudié par Deleuze en 1988.