Un Moyen âge émancipateur?
Cette journée d'étude est organisé par François Aubart, Thomas Golsenne, Camille Pageard et C. Maillet, professeur·e à TALM-Angers.
Le programme Tempête a pour point de départ le constat de l’appropriation par les étudiant·es de ces trois termes : sorcières, eunuques et commune - trois mots étranges, tirés d’un Moyen Âge imaginaire. On les entend dire : “Nous sommes Sorcières, nous féministes, herboristes, force alternative en lutte contre le patriarcat ! Nous allons créer une commune des arts, pour nous organiser en collectif, et nous émanciper des contraintes de production ! Nous défendons que nos identités de genre n’ont pas toujours été binaires, les Eunuques font partie des ancêtres de l’histoire LGBTQI+ !”
Ces trois sujets, opportunément convoqués par la pratique, sonnent comme une interpellation : la construction des artistes d’aujourd’hui et leur imaginaire politique s’ouvre sur l’évocation politique et libre d’un passé lointain. Le projet Tempête porte sur ce rapprochement entre l’imaginaire médiévaliste et des mouvements engagés dans l’anticapitalisme, le féminisme et l’écologie.
Sylvain Piron est médiéviste, directeur d'études à l'EHESS (Paris). Ses travaux portent sur l'histoire intellectuelle de l'Occident aux XIIe-XIVe siècles, avec une attention particulière pour les courants dissidents et les parcours individuels cabossés (Dialectique du monstre. Enquête sur Opicino de Canistris, Zones Sensibles, 2015). Il mène également une histoire critique de la formation des mythologies économiques dans la longue durée (L'Occupation du monde, ZS, 2018 ; Généalogie de la morale économique, ZS, 2020).
Ces journées s’insèrent dans le programme Tempêtes, la sorcière, l’eunuque et la commune organisé par Clovis Maillet : « La sorcière » est devenu un programme d’entretiens vidéo (Witch TV, en partenariat avec MO.CO. Montpellier et Aware Archives of Women Artists and Research), le second « Un Moyen Âge émancipateur ? » a lieu entre Lyon et Angers, et le troisième « L'eunuque » se déroule à Paris en novembre 2021 (en partenariat avec Sorbonne Université, la MSH Ange Guépin, et l’Institut de France).