Rencontre-conférence avec Tom de Pekin - artiste
Conférence proposée par Sandra Delacourt et Fred Morin, professeur·es TALM-Tours, dans le cadre du cycle de conférences "Ce qui nous lie".
Tom de Pekin travaille avec et autour des images, qu’elles soient intimes, anonymes, sociales, politiques ou appartenant à une culture commune. À travers ces images imprimées, virtuelles, cinématographiques, il nous invite à voir ses propres rapports affectifs, émotionnels et leurs déplacements. En suivant leurs cheminements, Tom de Pekin nous convoque aux liens qu’il tisse avec les paysages, la mythologie des espaces et les sensations fortes qu’ils procurent. Il écrit : « Il me plaît de penser qu’une œuvre picturale est réussie si elle a la générosité de me proposer un endroit, un coin précieux où l’on peut s’imaginer faire des rencontres sexuelles, derrière un rocher, dans un pré, au bord d’un lac, au creux d’une forêt … ».
Tom de Pekin
artiste
Tom de Pekin est un artiste, graphiste, dessinateur, peintre, réalisateur... Textes, images et archives ont toujours été intimement liés à son art. Celui-ci donne un tour à la fois sexuel et politique aux images, en les déployant et en les utilisant sous toutes leurs formes. La volonté de Tom de Pekin de présenter l’archive source avec sa représentation, comme un jeu de miroir, met en valeur l’espace entre les deux, rend visible le déplacement des désirs et des émotions. Cette pratique artistique est liée à un usage exutoire des images. Elle traite de la façon dont chacun d’entre nous se rapporte à ses propres obsessions et contradictions et conquiert une autonomie dans un rapport quotidien avec des images contemporaines ou plus anciennes que nous nous approprions et adaptons à nos désirs.
Cycle de conférence "Ce qui nous lie"
Considérés comme désertés, esseulés, désaffectés, désaimés ou oubliés, les territoires ruraux sont depuis peu placés sous les feux de la rampe. À travers eux sont rejoués les mythes modernes de la frontière et de la conquête, qui voient en ces « campagnes », où il n’y a prétendument rien, un Eldorado à repeupler d’êtres autant que de récits et de nouveaux désirs. Au fil de ces conférences, nous tâcherons de reconsidérer cet imaginaire de la ruralité qui a produit, sur le temps long de la modernité, de nombreuses fractures dans le paysage et dans le corps social. Frontière à la fois géographique et temporelle, ces « spatialités du vide » ont façonné d’innombrables formes de relégation et de déclassement. Sous leur sceau dépréciatif furent regroupées les formes du vivant qui semblaient résister à tout idéal de progrès civilisationnel, culturel ou social, technique et technologique (ex : les sauvages, les colonisé.es, les femmes, les marginaux, les paysans, les primitifs, les animaux nuisibles, les espèces invasives, etc.). Avec nos invité.es, artistes et chercheur.es, nous allons donc travailler depuis ce vide présumé afin d’en sonder la topologie, les écosystèmes, les formes, les politiques, les émotions et les affects.