L'histoire nucléaire étasunienne : objet de représentations
Conférence de Théodora Barat - artiste plasticienne
Conférence proposée par Sandra Delacourt et Fred Morin, professeur·es TALM-Tours, dans le cadre du cycle de conférences "Ce qui nous lie".
Dans le prolongement de ses recherches sur l'empreinte de la recherche nucléaire du sud-ouest des États-Unis, Théodora Barat proposera une intervention confrontant les différentes représentations de ce passé et interrogea le colonialisme nucléaire en jeu sur ce territoire.
Théodora Barat
artiste plasticienne
Théodora Barat mène une pratique pluridisciplinaire allant du film, à la sculpture en passant par la photographie. Elle s’intéresse aux environnements en mutation, à ces moments ultimes où le paysage artificiel devient signe. Elle y ausculte les figures de la modernité, dissèque ses chimères afin d'interroger notre devenir. Son travail a été présenté au Centre Pompidou, au Cneai, à Nuit Blanche, à la Friche Belle de Mai, au K11 - Musea (Hong Kong), à la Emily Harvey Foundation et la Elizabeth Foundation for the Arts (New York), au CAC Vilnius (Lituanie), ainsi que dans de nombreux festivals internationaux.
Théodora Barat était pensionnaire 2021-2022 de la Villa Médicis - Rome. Elle développe actuellement une thèse de recherches et création au sein du programme doctoral RADIAN sur l'empreinte de la recherche nucléaire dans la région des Four Corners aux États-Unis.
Cycle de conférence "Ce qui nous lie"
Considérés comme désertés, esseulés, désaffectés, désaimés ou oubliés, les territoires ruraux sont depuis peu placés sous les feux de la rampe. À travers eux sont rejoués les mythes modernes de la frontière et de la conquête, qui voient en ces « campagnes », où il n’y a prétendument rien, un Eldorado à repeupler d’êtres autant que de récits et de nouveaux désirs. Au fil de ces conférences, nous tâcherons de reconsidérer cet imaginaire de la ruralité qui a produit, sur le temps long de la modernité, de nombreuses fractures dans le paysage et dans le corps social. Frontière à la fois géographique et temporelle, ces « spatialités du vide » ont façonné d’innombrables formes de relégation et de déclassement. Sous leur sceau dépréciatif furent regroupées les formes du vivant qui semblaient résister à tout idéal de progrès civilisationnel, culturel ou social, technique et technologique (ex : les sauvages, les colonisé.es, les femmes, les marginaux, les paysans, les primitifs, les animaux nuisibles, les espèces invasives, etc.). Avec nos invité.es, artistes et chercheur.es, nous allons donc travailler depuis ce vide présumé afin d’en sonder la topologie, les écosystèmes, les formes, les politiques, les émotions et les affects.