Admis avec les félicitations

Les expérimentations de Gyani Treillard questionnent le ressenti de la réalité dans le quotidien. Il essaye d’opérer des tensions et des fissures entre des éléments ancrés et évanescents ainsi que l’espace et le temps.

« Suis-je réel ?
Voilà bien une question qui me taraude. Est-ce que je vois le réel, les gens autour de moi ? Les choses matérielles existent-elles ?  Une part de moi le souhaite et l’autre l’espère. Mais je suis surtout convaincu qu’il me manque des pièces pour tout comprendre. Cela donne un vide en soi et une certaine solitude lorsqu’on pense que rien n’est réel. En contrepartie, on se sent léger, les problèmes s’évaporent : vu que rien n’existe et que tout est futile. 
Rien ne mérite d’exister à part ce calme et ce rien qui prennent une place immense. »

« On aurait dû l’encadrer. On aurait dû le prendre en photo.
Il ne me reste rien, pas un vêtement, pas un bijou, pas un objet de lui. Non, rien. A-t-il seulement existé ? Moi, je ne suis pas sûr. Quelle preuve ai-je de son existence ? Rien. Son visage disparaît de ma mémoire petit à petit. Je ne sais même pas si mes souvenirs sont vrais. Je le vois me souriant en me regardant, alors qu’il ne le faisait jamais. A-t-il existé ? Je ne le pense pas. En tout cas, pas celui de mes souvenirs.  »