David Liaudet
On n’a jamais autant imprimé. Et partout.
Que ce soit dans les ateliers de taille-douciers ou dans les galeries marchandes des supermarchés sur les bornes photographiques ou sur les photocopieuses, l’impression d’images est devenue populaire, rapide, aisé. Warhol doit être content.
Cette transformation semble pourtant soulever les mêmes questions que Dürer en son temps :
Qui es-tu toi qui dessines ? Qui es-tu toi qui copie mon image ? Qui es-tu toi qui diffuses et qui s’en donne l’autorisation ?
L’estampe dans son histoire semble toujours faite des mêmes soubressauts. C’est qu’elle est riche. Dans ses méthodes, dans son histoire, dans ses appropriations, l’estampe a toujours tenu le pari de la traduction.
Il sera donc question d’inventer une pédagogie qui interroge toutes ses qualités. La plasticité des matrices en est bien la première mais aujourd’hui, alors que le numérique, ce cracheur précieux d’encre, semble avoir pris le dessus, on reste étonné de la solidité du désir de matrice.
Gauguin en faisait des sculptures, Felix Gonzalez-Torres en fait à l’infini des tirages, et Sol Lewitt taille des linos.
On n’a jamais autant imprimé.