La boîte organique
Restitution du workshop de création curatoriale La Salle organique à l’occasion de la Nuit des musées 2018 porté par Hélène Agofroy, artiste et professeure à TALM-Tours et Sandra Delacourt, critique d’art et professeure à TALM-Tours en partenariat avec le MAC VAL Musée d'Art Contemporain du Val-de-Marne. Les artistes Anne-Lou Vicente et Raphaël Brunel, invitait les élèves du master Art à mener une recherche autour des salles de réserve du MAC VAL et de s’interroger sur le devenir des œuvres et les gestes qui tracent la voie entre invisible et visible, inventaire et accrochage, entre geste de classement et geste de monstration.
« Prenant part à tout un écosystème, la réserve participe à d’autres formes de vie et de visibilité de l’œuvre d’art, indépendantes de sa monstration publique.
À son inévitable « absence », plus ou moins temporaire, du champ du visible, se greffent ses multiples présences et existences au gré de voies/x à la fois plus diffuses et intérieures voire intimistes, moins événementielles et « remarquables ». Comment manifester et (re)formuler cette réalité composite de l’œuvre qui dépasse le cadre de son exposition à proprement parler ? Comment la re-présenter, ici et maintenant, sans la montrer physiquement ? Quels gestes et quelles paroles, susceptibles de faire image, cette représentation induit-elle ?
Par son titre, « La Salle organique », la restitution de ce projet renvoie explicitement à l’un des espaces de la réserve du musée (organisés par matériau) qu’il s’agit ici de faire remonter dans « le vestibule », selon une double logique de résurgence et de révélation. Le tracé qui en reprend les dimensions et en signale la présence fait écho au sol de la réserve dont la couleur rouge permet le mieux de détecter l'empoussièrement.
Reposant moins sur un corpus d’œuvres en particulier que sur le motif même du « contenant » que constitue réellement et symboliquement la réserve, à même de nourrir récits, images, projections, impressions, sensations, souvenirs et autres fantasmes, les interventions présentées dans ce cadre s’organisent au fil d’une séquence, rejouée plusieurs fois au cours de la Nuit des musées, qui « incorpore » un ensemble de manipulations et de déplacements faisant écho à ce qui se trame en sous-sol. »
Extrait du texte de présentation par Anne-Lou Vicente et Raphaël Brunel (What You See Is What You Hear).