Écritures
Programme
14 h 00
Accueil
14 h 15
Présentation de l’après-midi, par Christophe Le Gac
14 h 30
Intervention de Jacques a. Gilbert autour de la narration et de son roman La main invisible
15 h 00-15 h 15
Questions de la salle
15 h 15
Intervention de Philippe Vasset autour de ses fictions littéraires et de son dernier récit Une vie en l’air
15 h 45-16 h 00
Questions de la salle
16 h 00
Intervention de Catherine Millet autour de son activité de critique d’art et de son dernier essai littéraire Aimer Lawrence
16 h 30-17 h 00
Discussion avec et entre les auteur(e)s invités autour de l’acte d’écriture (pourquoi ? pour qui ? comment ?), modérée par Christophe Le Gac
17 h 00-17 h 30
Débat avec la salle sous forme de question à l’un ou l’autre
Les auteur(e)s
Jacques Athanase Gilbert
Jacques Athanase Gilbert est professeur de Littérature générale et comparée à l’Université de Nantes. Sa formation est à la fois littéraire et philosophique. Il a soutenu sa thèse sur le sujet La relique sous la direction de Henri Meschonnic en 1990. Ce travail interroge la place particulière de la relique entre présence et représentation. En 1995, il est entré à l’Université de Nantes comme Maître de Conférences à la faculté des Langues et Civilisations Étrangères où il a occupé des responsabilités administratives et pédagogiques. Sa recherche s’est poursuivie autour des questions de présence et de représentation, plus particulièrement dans leur dimensions esthétique et religieuse. Ce travail est appréhendé dans la longue durée, de l’Antiquité à l’Âge classique. Il s’est intéressé dès le début des années 2000 à la transformation numérique qu’il a envisagé, dès le départ, sous l’angle de la représentation numérique et de la simulation du monde. Ceci l’a amené à s’intéresser aux problématiques de l’immersion qu’il étudie à la fois comme environnement substitutif technologique et comme « forme symbolique » inscrite dans une anthropologie culturelle.
Consulte son curriculum vitae détaillé
Bibliographie sélective
GILBERT, Jacques Athanase. La main invisible, Paris : Le Passeur 2000, 252 p.
GILBERT, Jacques Athanase. Les variations de l’imitations, une poétique de l’apparaître, collection : « La nuit surveillée », Paris : Le Cerf 2013, 432 p.
GILBERT, Jacques Athanase. Présence et représentation, ouvrage collectif par Jacques A. Gilbert et Salah el Moncef, article La passion, l’irreprésentable, sur Le véritable St Genest de Rotrou, Berne : Peter Lang 2004.
GILBERT, Jacques Athanase. Poétique du numérique 3, ouvrage collectif, avec Franck Cormerais, article : Imaginaire et Localisation: position proche et position distante. Montpellier : l’Entretemps 2016.
GILBERT, Jacques Athanase. Algorithme et tradition, dans Études Digitales, n°1, Paris : chez Classiques Garnier, (parution imminente) 2016.
Catherine Millet
Catherine Millet dirige la revue artpress depuis sa fondation en 1972. Elle est l'auteure de plusieurs ouvrages sur l'art contemporain et, notamment, de La Vie sexuelle de Catherine M. (traduit dans une quarantaine de langues), Jour de souffrance et Une enfance de rêve.
Son dernier livre : Aimer Lawrence, 2017
« Il fallait bien qu'un jour je croise la route de Lady Chatterley. J'ai fait mieux, je suis tombée amoureuse de celui qui l'imagina, D. H. Lawrence, à cause de sa figure de mauvais coucheur, à cause de l'extraordinaire sensibilité de son "écriture androgyne" dont parlait Anaïs Nin.
Pendant deux ans, je n'ai pas quitté cet amateur des grands espaces qui, lorsqu'il écrivait, ne s'est jamais encombré des barrières du surmoi. J'ai voulu faire redécouvrir cet auteur célèbre qui n'est plus assez lu, contemporain des suffragettes, et qui vécut entouré de femmes libres. Il avait compris qu'au vortex de leur émancipation et de leurs revendications se trouvait le plein accomplissement de leur jouissance sexuelle. »
Catherine Millet.
Philippe Vasset
Né en 1972, Philippe Vasset est journaliste et écrivain. Dans Un livre blanc (Fayard, 2007), il a exploré les zones laissées en blanc sur la carte de la région parisienne, inventant une nouvelle forme de littérature géographique. Dans Journal intime d’un marchand de canons (Fayard, 2009) et Journal intime d’une prédatrice (Fayard, 2010), il mêle la fiction et l’enquête pour décrire les effloraisons incontrôlées de l’économie mondialisée. La Conjuration est son septième roman.
Une vie en l'air
Philippe Vasset, explorateur fervent des marges et les frontières, qui avait préféré dans son dernier roman (La légende, Fayard, 2016) les catacombes de Rome à ses coupoles, remonte dans ce récit des origines à la source de ses premiers éblouissements.
C’est une ligne de béton tendue à dix mètres au-dessus de la Beauce, qui barre depuis toujours le paysage de son enfance. Elle devait servir de rampe à un véhicule révolutionnaire, un monorail propulsé à 430 kilomètres à l’heure sur coussins d’air : l’aérotrain, invention futuriste née de l’imagination de l’ingénieur Jean Bertin
et conçu pour relier, à très grande vitesse, les centres urbains de la France pompidolienne. Si le projet fou de Bertin a fait long feu, cette ruine du futur, elle, est restée debout, absurde, au milieu des champs.
Enfant, puis adolescent, le narrateur a fait de ce môle abandonné un domaine, passant des heures, des jours entiers à scruter le paysage comme s’il s’agissait d’un diorama, à observer la vie alentour et les allées et venues en contrebas. Jamais il n’est descendu de ce perchoir. Cette existence suspendue s’est poursuivie pendant trente ans, en parallèle à la vie réelle. Le paysage a changé, le rail aérien s’est effondré en plusieurs endroits mais le narrateur a continué d’habiter la jetée, songeant même à l’acquérir, et à en déclarer l’indépendance.
Que faire de la hantise ? Comment vivre habité ? L’écriture peut-elle ressaisir un lieu, et faire d’une retraite un monument ?