Le rêve d'Ida ; performance de Stéphane Rives
Ciné-Live et performance
Le rêve d'Ida
Ce premier ciné live se déroulera en présence du réalisateur, Frédéric Dallaire. Il sera suivi d'une performance de Stéphane Rives, qui jouera du saxophone soprano amplifié dans l'obscurité, puis échangera avec le public.
Accompagnée de plusieurs preneurs de son, la musicienne Ida Toninato joue du saxophone baryton dans des espaces réverbérants. Les membres de ce groupe musical et cinématographique se promènent dans le son, dans l’espace, dans le temps. Ce film avec peu d’images et beaucoup de sons partage ces écoutes concrètes et fantasmées, de la cale d’un bateau à la cathédrale, en passant par un immense édifice en béton. Cette œuvre s’attarde à la façon dont la musique modifie notre appréhension des espaces et renouvelle notre expérience du son au cinéma. Le saxophone et la voix d’Ida, mixés à partir de plusieurs prises de son (mono, stéréo, ambiophonique), invitent le spectateur à prolonger ce processus d’échange et d’improvisation. Lorsque l’image s’éteint et que le son nous enveloppe, la salle de cinéma se remplit de figures imaginaires. La musique est ici inséparable d’une interaction entre les lieux et les gens.
Frédéric Dallaire
Frédéric Dallaire est professeur de cinéma à l’Université de Montréal. Co-directeur du laboratoire « La création sonore : cinéma, arts médiatiques, arts du son », il a enseigné la pratique du son, de la vidéo et du montage, le cinéma expérimental et la philosophie du cinéma.
Il réalise des films, des œuvres sonores et des projets musicaux, dont Dynamique de la pénombre (avec Félix Dufour-Laperrière, 2012), Le souffle court (avec Chantal Dumas, 2017) et Le rêve d’Ida (2019). Il termine la rédaction de son premier livre : La création sonore au cinéma. Pensée et pratique du mixage.
StéPhane Rives
Stéphane Rives est musicien et compositeur issu de l’École Normale de Musique de Paris/Alfred Cortot et chef opérateur son formé à l’Institut National de l’Audiovisuel et anciennement technicien de restauration des archives sonores. Aujourd’hui il se produit sur les scènes de musiques expérimentales (improvisation, électroacoustique, free, danse, performance et composition). Il travaille également pour le cinéma et le documentaire en tant que chef operateur (son direct, post-production et sound design).
La mécanique du saxophone permet une approche acoustique concrète de l'instrument ; les possibilités d'actions sur les tampons, et la flexibilité de l'anche offrent un moyen subtil d'altération de l'onde sonore générée par le souffle. En se plaçant dans cette pensée de filtrage, tirée de la musique électronique, l'attention se porte sur les micros événements infimes guère audibles dans une approche traditionnelle. La distorsion acoustique surgit, et dans cet ‘’intérieur du son acoustique’’ se révèlent les subtilités des grains et des textures. Un flux d'air traversant un cône métallique, une action discrète sur quelques paramètres ; le jeu n'est pas un aboutissement mais un instant qui répond à cette logique. La réflexion musicale se concentre sur la question de la pratique. C’est d’abord une expérience du son comme moyen d'"exciter" l'auditeur, une manière d'interroger, de bousculer le sentiment de sécurité d’un goût esthétique.