La Dalle
Améliane Jouve et Pierre Soria-Piles
TALM-Angers accueille Améliane Jouve et Pierre Soria-Piles, diplômé.e.s de TALM-Angers, à Rue sur vitrine du 26 février au 14 mars 2020.
La Dalle
L'exposition La Dalle propose de découvrir l'univers de l'artiste peintre Pierre Soria-Piles teinté de violence et d'érotisme. C'est à travers des œuvres empruntes de symboles qu'il nous livre une vision mélancolique de l'humain à la recherche de plaisirs et marqué par la désillusion. Son regard critique, porté sur l'utilisation des réseaux sociaux et l'exhibition qui en découle, le pousse à réinjecter dans ses peintures les codes propres à certaines applications. Il s'intéresse particulièrement à la place de l'intime dans notre époque portée sur la monstration et la consommation des récits d'autrui.
Le titre La Dalle, choisi pour cette exposition, traduit d'ailleurs la faim insatiable d'une génération
avide d'images et attirée par un certain voyeurisme.
Dans ses œuvres qu'il considère comme des « peintures miroirs », Pierre Soria-Piles questionne ses désirs, ses vices et ses pudeurs qui peuvent résonner en chacun de nous. Il réinvestit des esthétiques propres à la photographie ou au cinéma pour mettre en scène des personnages impudiques. Toutes ces peintures aux regards provocateurs ou évocateurs cohabitent dans l'espace d'exposition avec des textes intimes. C'est, en somme, le conflit entre la nécessaire expression des désirs et la pudeur qui les accompagne que cherche à mettre en lumière cette exposition.
Pierre Soria-Piles
Pierre Soria-Piles obtient un baccalauréat littéraire en 2007 avant d’étudier les Lettres Modernes à la Sorbonne. Il intègre l'École supérieure d'art et de design TALM-Angers en 2014 dans l’optique d’approfondir son travail de peinture et de dessin. En parallèle de ses études, il dessine régulièrement pour la presse locale lors de procès d’assises. Il obtient son DNSEP en 2019 avec les félicitations du jury.
Dès son entrée aux Beaux-Arts, il focalise ses projets sur l’Humain, l’Intime et le Désir. Il entreprend des recherches sur les webcam en ligne, la télé-réalité, les applications de rencontres ou encore les journaux intimes. Il aime diversifier les techniques et se plaît à expérimenter la gravure, la photographie ainsi que le textile. Son médium de prédilection reste la peinture, dont il se sert pour questionner la société et son influence sur nos rapports aux autres. La question de l’écran et des réseaux ainsi que la façon dont chacun se livre au monde qui nous entoure sont des problématiques centrales dans son travail. Ses peintures se construisent comme une narration du Soi et dévoilent au spectateur une génération d’êtres perdus entre plaisir, souffrance et mélancolie. Pierre Soria-Piles cherche à comprendre les vices, les désirs et les peurs de chacun afin de livrer sa vision de l’humain au travers de portraits où la violence de la chair côtoie émotions refoulées et pulsions insatiables. Il pense son travail comme un chemin de croix où passé, présent et futur se rencontrent afin de raconter une partie de sa propre histoire. Empruntes de symboles, ces « toiles miroirs » donnent à réfléchir au spectateur sur sa propre condition et le confrontent à sa pudeur.
Améliane Jouve
Issue d'une formation d'Arts Appliqués, Améliane Jouve intègre l'École supérieure d'art et de design TALM-Angers en 2014. Elle y développe une pratique de sculptures et d'installations basée sur une sensibilité aux lieux et aux manières de les habiter. Elle explore, à travers ses œuvres, des problématiques liées aux territoires et leurs limites, notamment via la notion de frontière. Conjointement, son intérêt pour le langage qu'elle considère primordial dans la construction de nos rapports au monde et aux autres transparaît dans un travail d'écriture étroitement lié à ses installations. Elle obtient son DNSEP en 2019 avec les félicitations du jury.
L'échange est à ses yeux moteur de créativité et c'est à ce titre qu'elle accorde une attention particulière aux démarches artistiques qui l'entourent. Ces intérêts combinés de la construction des espaces et de la singularité de chaque créateur l'amène naturellement à aborder le travail curatorial et les collaborations comme des exercices nourrissants. Elle y voit une opportunité de penser au-delà de son propre univers et d'aiguiser un regard critique nécessaire à toute création.
Gérée depuis 2016 par l’École supérieure d’art et de design TALM-Angers, Rue sur vitrine est un lieu qui n’est pas une galerie d’art, mais un laboratoire pour les arts. Les élèves accompagné.e.s par leurs professeur.e.es, les élèves diplômé.e.s de l’école, les jeunes artistes et les partenaires viennent y expérimenter un projet, sans obligation de résultat. Il peut s’agir d’y conduire une simple expérience sensitive, d’y rapporter une expérience ou d’y mener des workshops, des expositions, des temps d’atelier pour y préparer une exposition, etc.