L’insistance des luttes
Conférence de Dork ZABUNYAN
Conférence proposée par Sandra Delacourt et Chloé Quenum, professeures TALM-Tours, dans le cadre du cycle de conférences L'œil viscéral.
La conférence aura lieu le mercredi 18 novembre à 18 h 00, en visioconférence via Microsoft Teams. L'inscription est gratuite et ouverte à tou·tes sur demande uniquement formulée par mail à contact-tours@talm.fr.
On avance parfois l'idée qu'un trop-plein d'images entraîne une perte de réel, et que les événements auxquels se rapportent ces images se dissolvent dans une hyper-visibilité dont il serait par conséquent légitime de se plaindre. On a ainsi pu croire que l'immense quantité des images postées sur internet par des manifestants durant les soulèvements arabes de l'année 2011 était à l'origine de notre indifférence à l'égard de ces révoltes qui ont pourtant bouleversé toute une région du monde. Peut-être faudrait-il renverser ces hypothèses catastrophistes et soutenir que, à l'intérieur même des images prises dans ces flux incessants de signes visuels et sonores, gisent une multitude de détails qui confèrent une réelle épaisseur aux situations de révolte, qu'ils les régénèrent même, faisant en sorte que des luttes oubliées peuvent en susciter d'autres que l'on ne soupçonnait pas.
Dork Zabunyan est professeur en cinéma à l'Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis. Il collabore à différentes revues comme les Cahiers du cinéma, Trafic, Critique ou encore Les Cahiers du MNAM. Il a récemment publié L’insistance des luttes - Images, soulèvements, contre-révolutions (De l’incidence éditeur, 2016), Foucault at the Movies (Columbia University Press, 2018, avec Patrice Maniglier) et Zoe Beloff - Techniques de la distraction (Presses du réel/ArTeC, 2019, avec Paul Sztulman). Son dernier ouvrage Fictions de Trump est publié aux éditions Point du Jour (octobre 2020).
L’œil viscéral
Initié en 2015, le cycle de conférences publiques « L’œil viscéral » est désormais un rendez-vous traditionnel proposé par l’ESAD TALM-Tours. Adossé à l’axe de recherche « Ce qui nous lie », ce programme se déroule le mercredi soir, de 18h à 20h. Venu.e.s d’horizons divers, ses invité.e.s ont pour point commun de mener une investigation sur ce qui, dans le temps présent, nous sépare et nous unit. Au fil des séances, il s’agit de discuter la contribution de l’art à la construction des imaginaires collectifs, à la production des identités sociales, des communautés et des territoires. Ensemble, nous envisageons les manières de se constituer en sujet collectif lorsque le temps présent semble proposer pour principale alternative le choix d’une adhésion sans négociation au corps collectif ou la radicalité de la sécession.