Chloé Enjalbert
TALM-Tours, 2024
DNSEP Conservation-restauration des biens culturels spécialité Œuvres sculptées
Admise avec les félicitations
Diorama : Mort et funérailles de Monseigneur Affre. XIXe siècle (après 1848), bois, carton, papiers, textiles, laine, roches, verre, coquillages, végétaux, céramique, métaux, miroirs, plumes, cire, matériaux non identifiés, Rodez, musée Fenaille, inv. 2012.1.1
Conservateur responsable : Aurélien Pierre, directeur des musées Fenaille et Denys-Puech.
OEuvre présumée d’un prêtre aveyronnais resté anonyme, le Diorama dit Mort et funérailles de Monseigneur Affre rend hommage à l’archevêque de Paris mort sur les barricades lors de la révolution de juin 1848. Dans une vitrine, une construction architecturée miniature accueille plusieurs saynètes, et les derniers moments du prélat y sont mis en scène dans une composition ascensionnelle. Conservé et transmis dans des collections privées, le Diorama est acquis par le musée Fenaille en 2012.
Créé à partir de récupérations diverses, le Diorama est composé de très nombreux matériaux. Un certain nombre ont pu être identifiés par l’étude technique : papiers décoratifs, estampes découpées, coquillages, fleurs artificielles, accessoires de mercerie, bibelots… L’effet d’accumulation est accentué par les modifications et les adjonctions successives que l’étude technique a mis en évidence. Tous ces éléments sont caractéristiques des boîtes de dévotion privées au XIXe siècle.
L’empoussièrement, lié à sa conservation en contexte domestique, est important. Plusieurs matériaux ont été attaqués par des insectes et des micro-organismes. Particulièrement sensible aux variations climatiques, du fait de la grande variété de ses matériaux organiques, le Diorama présente aussi des désordres liés à des chocs et des manipulations, dont la fracture de l’une de ses vitres d’origine ainsi que la chute de nombreux petits éléments de décor.
Les traitements de conservation-restauration se sont d’abord attachés à sécuriser et à consolider les éléments instables, puis à redonner à l’ensemble une certaine lisibilité, en mettant au point des méthodes de remontage et de fixage multiples, adaptées à la mise en œuvre atypique de ce diorama, tout en respectant les traces de son histoire et de son usage. Le mémoire a été l’occasion d’engager une réflexion sur les
possibilités de conservation d’un objet très composite dans un contexte de vitrine close.
Jury DNSEP CRBC 2024 : Marie-Hélène Didier, Présidente du jury (Conservatrice générale du patrimoine, Conservatrice des monuments historiques, Conservation régionale des monuments historiques, DRAC Île-de-France) ; Lionel Arsac (Conservateur du patrimoine, Département des sculptures et Conservation préventive des collections, Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles) ; Mathilde Tiennot (Post-doctorante, Centre de recherche sur la conservation des collections (CRC)) ; Pascale Roumegoux (Conservatrice-restauratrice de sculptures) ; Julia Becker (Conservatrice-restauratrice et professeure à TALM-Tours)