Marion Bertrand
TALM-Tours, 2024
DNSEP Conservation-restauration des biens culturels spécialité Œuvres sculptées
Admise
Étude et restauration du Lavabo des abbés de Saint-Loup, 1er quart du XVIe siècle, calcaire, Troyes, musée Saint-Loup, beaux-arts et archéologie, inv. MAH.861.12
Conservateur responsable : Thomas Morel, conservateur du patrimoine, responsable des collections d’art ancien (Moyen Âge, XVIe-XIXe siècles) des musées de Troyes.
Le lavabo étudié provient du cloître de l’abbaye de Saint-Loup, abbaye dont le seul bâtiment qui subsiste abrite aujourd’hui le musée Saint-Loup, beaux-arts et archéologie. Le mémoire retrace son histoire depuis la commande par l’abbé Nicolas Forgeot, pour servir aux ablutions quotidiennes des religieux, en retraçant son parcours de l’extérieur de l’abbaye où il a été utilisé à des fins ornementales jusqu’à son entrée au musée.
Une exposition prolongée en extérieur explique l’aspect de surface hétérogène du lavabo, en particulier la présence de coulures et de tâches orangées sur l’ensemble de ses faces. Une attention a été portée à identifier et à dater approximativement la superposition de ces couches exogènes et l’ajout de matériaux, témoins de ses différentes utilisations et de ses anciennes conditions de conservation.
L’objectif des interventions de conservation-restauration a été de retrouver une homogénéité de la surface afin d’améliorer la lisibilité des volumes sculptés. Dans la perspective des traitements de surface et d’une mise en évidence de sa fonction d’origine, le retrait ou la conservation d’une ancienne intervention au plâtre, fortement altérée, a été étudié.
L’étude du Lavabo des abbés de Saint-Loup a permis d’analyser les différentes techniques de nettoyage appliquées aux matériaux poreux inorganiques, telles que le laser et le microsablage. Cependant, les coulures, les tâches et les auréoles orangées ayant souvent migré en profondeur dans le calcaire, c’est le traitement par compresses aqueuses, seule méthode pouvant les retirer ou les alléger selon leur localisation, qui a été choisi. Toutefois, la présence de sels solubles au sein de la pierre, conduit à limiter et à contrôler autant que possible l’apport d’eau employé dans les traitements.
Jury DNSEP CRBC 2024 : Marie-Hélène Didier, Présidente du jury (Conservatrice générale du patrimoine, Conservatrice des monuments historiques, Conservation régionale des monuments historiques, DRAC Île-de-France) ; Lionel Arsac (Conservateur du patrimoine, Département des sculptures et Conservation préventive des collections, Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles) ; Mathilde Tiennot (Post-doctorante, Centre de recherche sur la conservation des collections (CRC)) ; Pascale Roumegoux (Conservatrice-restauratrice de sculptures) ; Julia Becker (Conservatrice-restauratrice et professeure à TALM-Tours)