Appel à contributions – Journée d'étude à la Chutothèque
Re(chute) : Contribution à une préfiguration des Subaltern Material Studies dans le champ du design
L'École supérieure d'art et de design TALM lance un appel à contributions en vue d'une journée d'étude prévue le 4 décembre 2025. En partant de l’expérience de l’art et du design par le réemploi de chutes de matériaux, cette journée interdisciplinaire nourrira une réflexion collective autour des Subaltern Material Studies.
Precious Kitchen – La Chutothèque TALM, atelier inédit de valorisation des chutes
Lauréate à l’été 2022 de l'appel à projets Soutenir les alternatives vertes du programme France 2030 porté par l'État, et conçue en partenariat avec l'association Precious Kitchen, la chutothèque a permis la création d’un atelier technique dédié à la valorisation des chutes de matériaux industriels et artisanaux du territoire. Dans une démarche d'économie circulaire, cet atelier permet d'encourager des approches créatives innovantes et de rechercher des perspectives esthétiques et économiques post-carbone. L'objectif est de réduire l'impact environnemental des écoles d'art et de design. Cet atelier est à disposition des élèves de TALM mais aussi du grand public.
Appel à contributions
Journée d'étude – jeudi 4 déc. 2025
Re(chute) : contribution à une préfiguration des Subaltern Material Studies dans le champ du design
Les Subaltern Material Studies : un champ de recherche encore à définir
Les Subaltern Material Studies (ou études des matériaux subalternes) désignent un champ de recherche émergent et encore à définir, à la croisée du design, des sciences sociales, de l’histoire environnementale et des études critiques. Ce champ entend interroger les excédents matériels issus des excès de la production humaine. Rebuts, déchets, chutes ou restes deviennent ici des objets d’étude à part entière, non plus comme résidus marginaux, mais comme révélateurs de rapports de pouvoir, d’ordres symboliques et de formes d’organisation matérielle.
Une réflexion collective interdisciplinaire
Pensée à partir du projet de la Chutothèque, cette réflexion collective interdisciplinaire cherchera à étendre, décaler, et enrichir les questionnements qu’une telle approche soulève, tant du point de vue de la conception et la création en art et design, que des implications culturelles, sociales, économiques ou philosophiques.
Il ne s’agit pas de commenter ou d’évaluer un dispositif particulier, mais plutôt de partir de l’expérience de l’art et du design par les chutes comme d’un terrain propice à l’interrogation :
- Que devient la création quand elle s’appuie sur le résiduel ?
- Que révèle le rebut sur nos manières d’habiter et de produire ?
- Quelles conditions rendent possible une telle bascule dans les logiques de projet, de matière, de valeur ?
- Comment et sous quelle condition de tels dispositifs transforment nos imaginaires ?
À travers des communications situées, portées par des chercheur·es en Sciences Humaines et Sociales, cette journée d’étude fera dialoguer l’art et le design avec d’autres formes de savoirs qui, chacun à leur manière, ont interrogé la question du reste, du résiduel, du détournement, du réemploi, du commun ou du rejeté.
5 axes de recherches proposés
Les communications pourront s’inscrire dans l’un, ou plusieurs, des axes de recherche suivants. Il est également possible de proposer d’autres axes de recherche dans les propositions de communication.
- Psychologie environnementale : « Agencements sensibles et désirabilité des restes »
- Anthropologie des matériaux : « Reste, rebut, ressource : biographies des matières »
- Philosophie éthique et esthétique : « Le rebut comme ressource : vers une pensée du second geste »
- Économie circulaire et partenariats : « Penser la robustesse d’un système de design fondé sur les flux résiduels »
- Droit et politique des communs : « Matériaux à partager ? Vers un droit des chutes »