Biennale de Mulhouse 019
La Ville de Mulhouse organise du 7 au 11 juin 2019, mulhouse 019 la treizième édition de l’exposition d’art contemporain « mulhouse 00 – la biennale de la jeune création contemporaine issue des écoles supérieures d’art européenne », au Parc des Expositions de Mulhouse.
Quatre diplômé.e.s de TALM participent à cette nouvelle édition : Marie Dubois et Léa Martin-Habif (Tours), Barbara Kairos (Manon Laurent, Angers) et Lucas Pastor (Le Mans). À noter également la présence d'Elsa Leroy (DAN TALM-Tours).
Marie Dubois
Née en 1994 au Havre. Vit et travaille à Tours.
Je mène une étude des images d’actualité que je collecte et trie en diverses catégories. À partir de celles-ci, je mets en place des dispositifs qui transforment le discours implicite des images et leur offre la possibilité de raconter d’autres histoires. J’opère sans cesse un va-et-vient entre l’actualité et les images qu’elle produit et me questionne sur leur résonance avec d’autres évènements médiatiques. Je combine l’actualité immédiate avec celle du passé, mais aussi avec la littérature, des dispositifs scénographiques inspirés du théâtre ou des médias contemporains.
Léa Martin-Habif
C’est en se servant de son propre corps comme un outil de mesure, une référence et une base de données, que Léa Martin-Habif produit des œuvres. Chaque enveloppe corporelle est déterminée par des caractéristiques physiques et motrices qui produisent des gestes, des attitudes et dans le cas de l'artiste ; un travail plastique, des formes et des structures.
C’est une pratique pluridisciplinaire, en relation avec le corps habitant, son contexte, sa dimension, ses mouvements, son empreinte. Alliant des formes minimales et la simplicité de matériaux, elle invite le spectateur à revisiter des espaces et à interroger sa propre présence et sa perception. Léa M-H produit à l’intérieur de moments de travail performés des pièces pérennes, des sculptures, peintures... qui témoignent du passage d’un corps, de son dialogue avec l’espace et la matière.
Barbara Kairos
À travers une pratique protéiforme et teintée d’informe Barbara Kairos utilise la paréidolie, ce phénomène psychologique qui pousse nos cerveaux à transformer une forme en un objet connu. Ce stimuli visuel elle l’exerce principalement par la tache qui suggère un certain aléa, une indétermination voire de l’erreur. Invoquant imagination et sagacité on l’utilise dans différentes disciplines. On pense aux méthodes de dessins, notamment celles d’Alexander Cozens, aux taches psychanalytiques de Rorschach, jusqu’aux empreintes qu’un archéologue chercherait à déchiffrer.
Cet incontrôle, cette façon d’oeuvrer avec l’inattendue façonne la manière de procédé de l’artiste que l’on retrouve dans ses sculptures. La série de masques en donne un parfait exemple. Cette « Mascarade » émane d’empreintes d’objets, agrandis et utilisés comme patron en tissus, gonflés ensuite de mousse expansive, la forme lui échappe et se transforme aléatoirement. Advient ensuite au public de s’en emparer et d’incarner l’objet ou la forme qu’il choisit de lire avec toute l’absurdité que cela peut engendrer.
Cette absurdité, ou du moins ce sens de l’ironie, Barbara Kairos en souligne les formes dans son mémoire de fin d’étude quand elle s’intéresse à la découverte et à la recherche par sérendipité. « Découvrir quelque chose que l’on ne cherchait pas », induit encore une fois des situations imprévisibles, d’aléas et d’inattendues, dans lesquelles le chercheur se plonge pour mener l’enquête et comprendre. Cette posture entre absurdité et profond sérieux ne manque pas de lui faire penser à la situation du joueur, complètement absorbé par l’action pourtant « située en dehors de la vie courante » et aux apparences futiles, décrite ainsi par Johan Huizinga. Indétermination, incontrôle, enquête, jeu retranscrivent alors sa posture dans l’ atelier. Elle le donne à lire dans des installations comme « Rébus »; une phrase accolée à des matériaux, matières ou formes qu’elle considère comme des échecs ou aléas de productions. Ou encore par les « Mikados », constitués de poussières et d’éléments d’atelier coulés à l’aveugle dans de long tube de PVC ; sortent de carottage dans lesquelles les matériaux juxtaposés auraient un sens de lecture et qu’un archéologue pourrait traduire.
Lucas Pastor
La pratique artistique de Lucas Pastor est, pour lui, comme un exutoire. Plutôt que par des mots, l’artiste met en image ses émotions (ses angoisses, ses frustrations etc …) grâce à ses dessins, sculptures ou vidéos pour les exorciser, à travers le prisme de sa réalité, que ce soit son quotidien, le cinéma, internet ou la pop culture.
Souvent satirique et provocante, l’ambiguïté de chacune de ses pièces se révèle à la hauteur du temps qu'on leur consacre, de l'attention qu'on leur porte, passant du drôle au tragique, de l'absurde au vraisemblable, ou inversement, à mesure que l'on prend conscience de ce qui nous est montré.