Pour d’autres récits du Sahara : faire bégayer le silence
Conférence de Maïa HAWAD
Conférence proposée par Sandra Delacourt et Chloé Quenum, professeures TALM-Tours, dans le cadre du cycle de conférences L'œil viscéral.
La conférence aura lieu le mercredi 16 décembre à 18 h 00, en visioconférence via Microsoft Teams.
L'inscription est gratuite et ouverte à tou·tes sur demande uniquement formulée par mail à contact-tours@talm.fr.
Que peut bien engager aujourd’hui une pensée du Sahara dans le contexte troublé qui le traverse ? Se saisir d’un objet Sahara revient à de multiples égards à s’aventurer au sein d’une géographie brisée et amputée. Comment saisir ce territoire oublié ou cet oubli de territoire ?
Comment travailler sur les espaces sahariens et avec les populations sahariennes lorsque celles-ci peinent à faire entendre leurs voix et à s’insérer dans les réseaux de discussion mondialisés ? En d’autres termes comment faire scène lorsque l’on peine à faire monde ?
Explorant les initiatives créatives et critiques tant locales que globales qui tentent de contrer le silence et l’enclavement, cette discussion pose, à partir d’un parcours entre sciences sociales et pratiques curatoriales, les problématiques et les enjeux que cristallisent les notions de visibilité et d’invisibilité des périphéries. L’accent sera mis sur l’urgence de nouvelles méthodologies d’enquêtes et de création et sur l’invention de pratiques collaboratives qui font résonner autrement les poétiques de l’absence et du désastre.
Maïa Hawad a une formation de philosophe. Elle prépare actuellement une thèse de philosophie politique autour de l’imaginaire du Sahara dans les sciences africanistes françaises (Pour une pensée philosophique du Sahara : décloisonner l’Afrique-Monde).
Elle est co-commissaire (avec Anna Labouze & Keimis Henni) ainsi que commissaire scientifique de l’exposition Hôtel Sahara aux Magasins Généraux qui aura lieu l’année prochaine dans le cadre d’Africa 2020. Cette exposition réunit autour d’un projet commun et multidisciplinaire dix jeunes artistes issus de pays traversés par le Sahara.
En parallèle de ses activités académiques, elle a développé un travail de production et de direction artistique mettant à l’honneur de jeunes musiciennes et artistes issues des diasporas africaines pour différentes institutions du monde de la mode et de la culture.
L’œil viscéral
Initié en 2015, le cycle de conférences publiques L’œil viscéral est désormais un rendez-vous traditionnel proposé par l’ESAD TALM-Tours. Adossé à l’axe de recherche « Ce qui nous lie », ce programme se déroule le mercredi soir, de 18 h à 20 h. Venu.e.s d’horizons divers, ses invité.e.s ont pour point commun de mener une investigation sur ce qui, dans le temps présent, nous sépare et nous unit. Au fil des séances, il s’agit de discuter la contribution de l’art à la construction des imaginaires collectifs, à la production des identités sociales, des communautés et des territoires. Ensemble, nous envisageons les manières de se constituer en sujet collectif lorsque le temps présent semble proposer pour principale alternative le choix d’une adhésion sans négociation au corps collectif ou la radicalité de la sécession.