Soft Scene
Conférence de Marie MURACCIOLE
Conférence proposée par Sandra Delacourt et Chloé Quenum, professeures TALM-Tours, dans le cadre du cycle de conférences L'œil viscéral.
La conférence aura lieu le mercredi 9 décembre à 18 h 00, en visioconférence via Microsoft Teams.
L'inscription est gratuite et ouverte à tou·tes sur demande uniquement formulée par mail à contact-tours@talm.fr.
Dans les années quatre-vingt-dix au Liban, des écrivains, des artistes et des cinéastes s’emparent des matériaux du récit historique - l’archive, les médias d’enregistrement dont le langage. Leurs performances, leurs installations et leurs films invalident radicalement les récits officiels et médiatiques. En écho aux traumas d’une guerre civile qu’un gouvernement corrompu a figé dans une amnistie sans débats, ces artistes détournent avec finesse les formes documentaires et la notion d’auteur ; ils produisent du même geste une critique pertinente du règne des médias. Dans le contexte plus large d’un monde Arabe divisé, leurs travaux ont donné une visibilité internationale et paradoxale à Beyrouth : la guerre supposément terminée, la ville se fait la porte accueillante d’une région blessée par les partitions coloniales, de profondes inégalités, les conflits meurtriers récents et la récurrence des dictatures. Cette soft door sulfureuse et glamour, semblait produire une « scène artistique » en réponse à une inextricable situation politique. Les drames récents posent aujourd’hui une autre lumière sur la notion de « scène ».
Marie Muracciole est critique d'art, historienne, commissaire d'exposition et enseignante. Elle a dirigé le service culturel du Jeu de Paume de 1991 à 2006, avant de devenir commissaire indépendante puis de prendre la direction du Beirut Art Center à Beyrouth, entre 2014 et 2019.
L’œil viscéral
Initié en 2015, le cycle de conférences publiques L’œil viscéral est désormais un rendez-vous traditionnel proposé par l’ESAD TALM-Tours. Adossé à l’axe de recherche « Ce qui nous lie », ce programme se déroule le mercredi soir, de 18 h à 20 h. Venu.e.s d’horizons divers, ses invité.e.s ont pour point commun de mener une investigation sur ce qui, dans le temps présent, nous sépare et nous unit. Au fil des séances, il s’agit de discuter la contribution de l’art à la construction des imaginaires collectifs, à la production des identités sociales, des communautés et des territoires. Ensemble, nous envisageons les manières de se constituer en sujet collectif lorsque le temps présent semble proposer pour principale alternative le choix d’une adhésion sans négociation au corps collectif ou la radicalité de la sécession.