Le château aux destins croisés
Présentation de projets pédagogiques et workshops
Du 18 janvier au 30 mars 2025, les élèves et les artistes-enseignants de l'École supérieure d'art et de design TALM-Tours présentent au public quelques projets pédagogiques, réalisés au cours de l’année, au Château de Tours.
Le château aux destins croisés, 3e et dernier volet du cycle d'expositions Demain !
À l’occasion des 250 ans de l’école d’art de Tours, Hélène Jagot, directrice des musées-Château invite l’établissement à présenter le cycle d’expositions Demain !.
Après l’exposition des diplômés – C’est le réveil qui nous tue – et celle des artistes-enseignants – Notre jeunesse – ce 3e volet intitulé Le Château aux destins croisés vient compléter ce cycle imaginé comme un outil pour comprendre l’école et son fonctionnement, ses missions mais aussi ses actrices et ses acteurs.
À travers un programme qui réunit douze projets pédagogiques, artistes-enseignants et élèves de TALM-Tours présentent au public ce qu’est une école d’art en 2024.
Le Château aux destins croisés est une approche de ce qui assemble et rassemble l’idée d’une école d’art. C’est un établissement sensible dans la cité, un accueil à tous les possibles, aux adresses autant qu’aux maladresses, aux murs et aux murmures, à l’étrange et à l’étranger.
Commissariat : équipe enseignante de TALM-Tours
Le programme du Château aux destins croisés
Vendredi 17 janvier, à 18 h, soirée de lancement du programme : conférence-performée de Lotte Arndt et Sybil Coovi Handemagnon, S’embarquer dans la zone toxique.
18.01 > 09.02 : Irradicable
IRRADICABLE
adj. – Resistant to rooting out or eradication
adj. – Impossible à déraciner, éradiquer
Irradicable présente les investigations menées dans le cadre de La Diagonale du désir. Au cours de l’hiver 2024-2025, ce programme de recherche-création de TALM a invité les artistes Théodora Barat et Sybil Coovi Handemagnon ainsi que la théoricienne Lotte Arndt à dialoguer avec les étudiant·es des 4e et 5e année en Art et des étudiant·es en Conservation-restauration des biens culturels. L’architecture nucléaire et les collections muséales ont été leurs terrains d’expérimentation croisés. Dans ces infrastructures que tout semble opposer, s’engagent des relations entre les vivants, les artefacts et les écosystèmes pensées sur le temps long et au prisme de l’inaltérabilité matérielle. La toxicité y rencontre la quête d’éternité. La promesse de liaison entre passé, présent et futur s’y heurte à des pratiques de mise à distance physique, de séparation ontologique et de protection mémorielle. Irradicable s’attache à ces histoires relationnelles invisibles, se connecte à ceux et celles qui y sont enfoui·es et impulse une éthique du contact.
Vernissage : le 17 janvier 2025 à 18 h, suivi d’une conférence performée de Lotte Arndt et Sybil Coovi Handemagnon à 18 h 30.
> À venir : 30 janvier 2025 – conférence performée de Julia Becker et des étudiant·es du CRBC.
Commissariat : Sandra Delacourt (historienne de l’art) et Fred Morin (artiste)
En collaboration avec Julia Becker (conservatrice-restauratrice)
11.02 > 16.02 : Des répliques selon EZRA
proposé par Thierry Mouillé
- Look : Un peu négligé, voire excentrique. Vêtements colorés et contrastés, sans réelle cohérence. Cheveux teints de manière originale. Peut-être des piercings ou des bijoux faits main.
- Personnalité : Suit son intuition et son inspiration. Travaille de manière impulsive et spontanée. N’hésite pas à expérimenter avec différents médiums et techniques. Peut être un peu imprévisible et difficile à cerner, mais possède une énergie et une créativité débordantes.
- Créativité débordante et irrésistible : L’inspiration jaillit de lui comme une source intarissable. Il est capable de générer des idées originales et innovantes à un rythme effréné.
- Intuition forte : Il ressent les choses plutôt qu’il ne les raisonne. Son processus créatif est largement guidé par des sensations, des émotions et des visions intérieures.
- Impulsivité et spontanéité : Il agit sur le coup de cœur, sans trop réfléchir aux conséquences. Cela peut mener à des moments de génie, mais aussi à des erreurs et à des situations chaotiques.
- Désordre et manque d’organisation : Son environnement de travail est souvent un reflet de son esprit : chaotique, encombré et imprévisible. Il a du mal à se structurer et à planifier.
- Sensibilité accrue : Il est profondément sensible aux stimuli externes et internes, ce qui nourrit sa créativité, mais peut aussi le rendre vulnérable et facilement affecté par son environnement.
- Non-conformisme et rébellion : Il rejette les normes et les conventions sociales, privilégiant l’authenticité et l’expression personnelle, même si cela signifie aller à contre-courant.
- Perfectionnisme paradoxal : Malgré son apparente désorganisation, il peut être perfectionniste dans son travail final, cherchant l’excellence dans l’exécution de son art, même si le processus est chaotique.
- Émotivité intense : Ses émotions sont vives et intenses, influant directement sur sa créativité. Des périodes d’euphorie peuvent être suivies de moments de doute et de frustration.
11.02 > 16.02 : Fragments mis au carreau
Lors d’un entretien avec Gilles Tissot en 1991, l’artiste Jean-Pierre Pincemin raconte une expérience menée avec ses étudiant·e·s de Poitiers quelques années auparavant : en partant de la mise au carreau d’un dessin très signifiant, souvent un portrait, le travail consistait à reporter le dessin sur un grand format qui était installé plus loin. Il fallait donc communiquer la mise au carreau par voie orale. Un·e étudiant·e avait le rôle du transmetteur de l’image – iel portait la voix –, un·e autre celui du récepteur étant chargé·e de traduire l’information en dessin.
Cette expérience a été réactualisée par l’artiste et enseignant Diego Movilla avec les étudiant·e·s de première année de TALM-Tours. Deux dessins en grand format ont été réalisés à partir du Massacre des innocents, tableau peint par Rubens au début du XVIIe siècle. Le premier selon une variante de l’expérience décrite par Pincemin, mais insistant sur un principe d’éclatement de l’image : la mise au carreau a été appliquée à 44 fragments et l’image complète ne résulte que de l’assemblage de ces derniers. Le deuxième de façon plus traditionnelle : chaque étudiant·e ayant un fragment du modèle devant les yeux, la traduction de l’image se fait en direct, mais la vue d’ensemble n’est pas accessible avant l’assemblage finale.
Dans un cas comme dans l’autre, on ne sait pas précisément ce qu’on dessine.
Un doute s’installe et persiste, bien après l’assemblage des fragments.
Il en résulte une de géographie de manques, d’imprécisions, de doutes, de raccords ratés, d’interprétations,
d’approches variés et d’approximations sensibles.
Une image à considérer dans sa recherche d’autonomie, se détachant des rapports de ressemblance au(x) modèle(s), une image racontée, des mots dessinés.
11.02 > 16.02 : Regarder, filmer, montrer
Les étudiant·es de première année présentent leurs premières créations vidéo au Château de Tours. Réalisés en groupe dans le cadre du cours Regarder, Filmer, Montrer, dirigé par Nikolas Chasser Skilbeck, ces travaux explorent les bases de la captation d’images et du montage, tout en répondant aux sujets “Paysage en mouvement, Portrait(s) ou Détail du monde”. Ce cours, orienté vers la pratique et l’expérimentation, invite les étudiant·es à développer leur regard à travers le prisme de la caméra et à concevoir des mises en espace adaptées à leurs productions. Cette présentation témoigne de leurs premiers pas dans l’univers de la création vidéographique, où observation, réflexion et échanges nourrissent une démarche artistique en construction.
18.02 > 02.03 : Après l'ordinaire
Cet accrochage est le résultat d’un workshop de 4 jours porté à TALM-Tours par Diego Movilla, accompagné par l’intervenant Massinissa Selmani, artiste plasticien.
Les étudiant·e·s ont été sollicité·e·s pour constituer une série de relevés à partir de journaux et à l'aide de papier calque en suivant un protocole. Ces relevés, considérés comme une sorte de base de données visuelles, ont été le point de départ du travail. Les étudiant·e·s ont ensuite été invit·e·s à enrichir le projet par d’autres éléments, textes, images filmées, prises de notes, photos, dessins, objets en volume, etc. L’objectif étant de proposer un travail ouvert pouvant se matérialiser par le dessin, l’animation, la vidéo, la performance, etc.
Ce travail et l’accrochage, qui en résultent à l’occasion de cette exposition, sont à considérer comme une matière première pour la construction et l’approfondissement d’un projet plastique.
Avec :
- Sam Clain
- Saveria Derosa
- Margaux Fau
- Ozlem Koyuncu
- Lou-Ann Linard
- Elissa Mahfoud
- Lola Munoz
- Lucie Patron
- Ana Redon
- Évangéline Simard
- Morgane Yaicene
18.02 > 02.03 : Dessins
Ces travaux ont été effectués par les élèves en Conservation-restauration des biens culturels dans le cadre du cours de pratique artistique « Dessin, Modelage, Couleurs », proposé par Thomas Carrère.
Ainsi, par la pratique de la copie, ils construisent une méthode d’observation rigoureuse nécessaire à leur future profession de conservateur-restaurateur. Les enseignements pratiques leur apportent une connaissance profonde des techniques du dessin, du modelage, de la sculpture sur pierre et sur bois.
Le dessin est la base de tous ces enseignements, modelage et sculpture sont du dessin dans l’espace. Maîtriser le dessin, c’est éduquer son regard et comprendre la matérialité de son sujet. C’est faire de son regard un mode de connaissance du monde, fondement même de l’esprit critique.
Ces productions démontrent la nécessité pour les métiers d’arts de réhabilité la pédagogie et les techniques du dessins classiques.
18.02 > 02.03 : Écran Libre
Les étudiant·es du cours Projection(s), dirigé par Nikolas Chasser Skilbeck, présentent leurs créations au Château de Tours. Ces présentations, organisées sur deux semaines, du 18 février au 2 mars, par des étudiant·es différent·es chaque semaine, rassemblent deux types de projets : des vidéos réalisées dans le cadre du cours, réadaptées et repensées pour un écran, et des créations antérieures d’art vidéo et numérique proposées librement. En explorant la projection comme espace de dialogue entre image et support, ces travaux interrogent le réel et notre rapport au monde, où la matérialité vidéographique se fond dans l’environnement, mettant en lumière des approches expérimentales et singulières.
18.02 > 02.03 : Conversations & conservations
Depuis trois ans le DNSEP Art, mention Sculpture, Espace, Société, SES ; collabore avec la formation Conservation-restauration des biens culturels, CRBC, à propos de problématiques de matières et mémoires employés par les étudiants dans leurs projets de mises en œuvres plurielles.
Nous avons proposé la composition de duos, un.e étudiant.e SES & un.e étudiant en CRBC, chaque duo ayant à construire l’échange de points de vue entre usages, manipulations, bricologies & une approche scientifique des propositions d’œuvres dans l’espace muséal et les problématiques attenantes à la conservation de ces objets (matériels et immatériels).
Notre choix comme point de rencontres s’est décliné sur le modèle international, le format « poster scientifique », A0, lisible en 5 minutes avec les contraintes d’une rédaction à quatre mains. &.
04.03 > 09.03 : toujours la même vue toujours changeante à la fenêtre le matin
Pendant trois jours, dans le cadre d'un workshop proposé par Jesús Alberto Benítez, des étudiant·es de TALM-Tours ont accroché leurs travaux de plusieurs manières dans les espaces de l'école. Cette exposition au Château de Tours est une occasion de restituer les traces de ces accrochages précédents, ainsi que de recomposer avec les contraintes de ce nouveau lieu. Les étudiant·es ont ainsi pu remarquer comment le lieu d'accrochage influe sur la perception des pièces et leur disposition, comment les travaux dialoguent entre eux. Ces moments ont permis de travailler à une exposition collective cohérente à partir d'un assemblage de pièces personnelles. Les accrochages précédents sont retranscrits, travaillant le regard photographique sur les travaux et leurs porosités. Cette nouvelle monstration deviendra, elle aussi, archive.
Étudiant·es participant·es :
- Juliette Bégo
- Augusth Brigot
- Sam Chauvel
- Lucie Conroux
- Perrine Frouin
- Adèle Hélary
- Anaé Jamati
- Soojin Ju
- Lina Lounadi
- Kimberley Masy
- Lison Tillier
12.03 > 23.03 : Le temps du rêve
Présentations de pièces réalisées dans le cadre du cours Le temps du rêve, proposé par Cécile Hartmann
Le temps du rêve se propose comme un temps de survivance et de réparation de nos subjectivités. Écrit après la période du confinement, ce cours explore notre besoin vital et organique de rêver à travers les récits et les images contenus et créés par notre activité onirique.
L'exposition au Château de Tours prends la forme d'une méditation en constante transformation, un espace-temps où séjourner dans le corps des œuvres tout comme dans son propre corps. Le spectateur tel un rêveur potentiel sera conduit à éprouver différents états de conscience entre veille, état somatique et révélation. Les œuvres dans leur matérialité picturale, sculpturale, graphique ou sonore, explorent une résistance de la matière à toute représentation figée. Elles sont radicalement impures et hybrides et se proposent comme des expériences sensorielles, des rites de passage vers le futur, des espaces de voyance pour s'approcher autrement de la nature des choses et du vivant. Elles embrassent les mutations incurables de notre temps et ouvrent de nouvelles perspectives poétiques, écologiques et féministes.
12.03 > 23.03 : Pourquoi la Nature n'est pas Naturelle
David Kidman, professeur TALM-Tours, avec les étudiant.es du cycle MAGMA de TALM-Le Mans et les étudiant.es du cycle Art de TALM-Le Mans et de TALM-Tours.
Ce projet adresse la difficulté de rendre “La Nature” visible. En effet, la quasi-totalité de la France, voire la planète, est touchée par l'activité humaine, ce que nous représentons est toujours affecté par ce fait. Le défi de ce projet était de trouver des éléments désobéissants du paysage en sillonnant Le Lude ; les mauvaises herbes, les plantes en migration inattendue, ce qui pousse dans les abords de la route ou sur les chemins d'halage, les prendre en photo avec un appareil argentique, puis développer les photographies ainsi prises avec les jus ou les sèves des plantes elles-mêmes.
Deux jours de prises de vues et deux jours d'essais en laboratoire, représentés ici dans la Salle du Labo, nous ont suffit pour trouver des méthodes, que nous avons appliquées depuis pour produire les résultats exposés dans la Salle des Tirages.
25.03 > 30.03 : Du plus proche au plus lointain.
Exposition des étudiant.e.s de 5e année Art et Sculpture, Espace, Société (SES).
Commissariat : Tristan Trémeau, avec les étudiant.e.s de l'option Expositions.
Artistes : Gustave Bergeron, Raphaël Bouffier, Paule Couronne, Laura Ghirardello, Valentine Gourribon, Yann Hervouet Hody, Louie Maspeyrot, Mathys Pariente, Yvenn Rolland, Lei Wang, Yan Wang, Fadi Yabroudi.
Du plus proche au plus lointain, tout peut se connecter, sur un plan spatial, temporel et conceptuel, dans une démarche artistique, dans un parcours de recherche et de création : des espaces et questionnements intimes aux enjeux et inquiétudes géopolitiques, des problématiques d'identités et de mémoires aux traductions d'exils et de déplacements, de la poétique singulière des matériaux mis en œuvre aux effets publics de leurs significations politiques. Cette exposition des 12 étudiant.e.s de 5e année Art et SES de TALM-Tours explorera la façon dont ces artistes en devenir construisent leurs singularités tout en mettant leurs créations à l'épreuve du commun.
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L'École d'art célèbre ses 250 ans
Pour cet anniversaire exceptionnel, les musées de Tours invitent l'École d'art à organiser trois expositions au Château de Tours, au sein d'un programme intitulé Demain !
- C'est le réveil qui nous tue – Exposition des diplômés 2024
Du 8 novembre 2024 au 5 janvier 2025
Commissariat : collectif Bruit contemporain - Notre jeunesse – Exposition d’artistes-enseignants de TALM-Tours
Du 20 décembre 2024 au 30 mars 2025
Commissariat : Hélène Jagot, directrice des Musées de Tours et Léo Guy-Denarcy, directeur TALM-Tours et directeur adjoint TALM - Le château aux destins croisés – Présentations de projets pédagogiques et de workshops
Du 18 janvier au 30 mars 2025
Soirée de lancement vendredi 17 janvier à 18 h
Commissariat : l'équipe enseignante de TALM-Tours