Plâtre, Jacqueline Gueux
Rue sur vitrine, ancien petit commerce, passer lentement pour le remarquer. Il n’y a rien à vendre.
Maintenant, lieu expérimental prêté aux élèves, aux artistes par TALM-Angers.
Un temps j’y ferai mon atelier, en privilégiant comme matériaux le verre* et le plâtre**. J’y concevrai de nouvelles pièces – après les plomb/plâtre, sculptures de dessins contrariés, 1994, la série d’ICI, un module ici par jour, 1996, « faire d’un mot une sculpture et d’une sculpture, un mot » dixit Christiane Vollaire, in Une sculpture de l’idée, édition Snoeck/cent lieux d’art, juin 2008, suivi d’échanges d’ICI, à partir du centième module.
La beauté, la fragilité. Fabriquer des objets réflexifs. Quand j’utilise le plâtre et le verre pour les joindre ; ils se séparent aussitôt après l’évaporation de l’eau, à croire que n’ayant plus soif, le plâtre se décolle de la vitre lui redonnant toute sa transparence lui ayant pris sa forme, mais pas sa résistance… devenu intransportable, et se brisant entre le pouce et l’index.
Mes références ne sont pas directement liées, à la sculpture, je vis autant avec la chanson, La complainte du progrès, les arts ménagers de Boris Vian, Le ruban blanc de Michaël Haneke, le One week de Buster Keaton et dans les oreilles, les Trois mouvements en forme de poire d’Erik Satie.
* Le verre, est une substance fabriquée, dure, cassante et transparente, formée de silicates alcalins. Pour fabriquer du verre, il faut mélanger du sable avec deux produits chimiques, de la soude et de la chaux que l’on chauffe à 1 600° C, ce qui est très chaud ! Le mélange devient alors du verre liquide qui est versé dans un moule. En refroidissant, il prend sa forme définitive, transparente et solide.
** Le plâtre s’obtient par cuisson et broyage de « la pierre à plâtre », le gypse, sulfate de calcium à deux molécules d’eau. Au cours des temps géologiques, ce minéral s’est préparé dans les bassins sédimentaires en formant d’épaisses couches plus ou moins profondes. L’extraction du gypse se fait dans des carrières à ciel ouvert ou en galeries souterraines. Concassé, cuit dans des fours, il est enfin broyé finement pour obtenir le plâtre en poudre. Cette poudre blanche a la propriété de durcir très rapidement lorsqu’on la mélange à l’eau : c’est le phénomène de prise.
Jacqueline Gueux
Entre sculpture, dessin, performance, la pratique de Jacqueline Gueux explore la fragilité du monde.
L'œuvre de Jacqueline Gueux est guidée par un esprit ludique et une démarche singulière qui croise la sculpture avec la performance, la mise en scène et l'écriture. Les créations de Jacqueline Gueux articulent ce qu'elle appelle des « accessoires de la pensée », au gré d'une exploration curieuse du monde perçu dans son immatérialité. Par l'analyse, le dessin, la découpe et l'incision, elle concentre son observation sur les éléments les plus insignifiants, mais aussi sur les corps dont ses objets sont une métaphore, pour révéler avec humour et poésie la fragilité du monde et des relations entre les choses et les êtres, ainsi que la difficulté à communiquer.
Rue sur vitrine
Gérée depuis 2016 par l’École supérieure d’art et de design TALM-Angers, Rue sur vitrine est un lieu qui n’est pas une galerie d’art, mais un laboratoire pour les arts. Les élèves accompagné.e.s par leurs professeur.e.es, les élèves diplômé.e.s de l’école, les jeunes artistes et les partenaires viennent y expérimenter un projet, sans obligation de résultat. Il peut s’agir d’y conduire une simple expérience sensitive, d’y rapporter une expérience ou d’y mener des workshops, des expositions, des temps d’atelier pour y préparer une exposition, etc.