Séminaire « Anthropocène : Usage et mésusage du monde » - Opus 3 - n°6
« Résonance(s) : plaidoyer pour des espaces et des temps de recomposition de notre être-au-monde. »
SÉMINAIRE OUVERT À TOU.TE.S
Dans le cadre de la mention Design et territoire(s), Miguel Mazeri et Rachel Rajalu, professeur.e.s à TALM-Le Mans organisent depuis octobre 2019 le séminaire « Anthropocène : usage et mésusage du monde ». Ce rendez-vous se tient le dernier jeudi de chaque mois, tout au long de l’année universitaire. Le premier opus de ce séminaire, intitulé « La configuration humaine du monde. Enquête en anthropocène. Formes, supports, cadres, conducteurs et lampistes » a proposé une cartographie de la notion d’anthropocène et des enjeux qui lui sont liés. Le deuxième opus « La (re)configuration du monde. L’entremise pédagogique. L’école comme milieu » s’est déroulé durant l’année 2021. Le troisième et dernier volet « Résonance(s) : plaidoyer pour des espaces et des temps de recomposition de notre être-au monde.» proposera de poursuivre l’enquête du côté des projets artistiques et poétiques pris au sens large en interrogeant leur capacité à nous (re)mettre en relation avec le monde, en « résonance » pour reprendre la terminologie au sociologue et philosophe Hartmut Rosa, c’est-à-dire en capacité de nous faire accéder « à une vie meilleure (reposant sur) un accord entre le monde tel qu’il est et l’existence telle qu’elle mérite d’être vécue ».
SÉMINAIRE « ANTHROPOCÈNE : USAGE ET MESUSAGE DU MONDE » OPUS 3
« Résonance(s) : plaidoyer pour des espaces et des temps de recomposition de notre être-au-monde. »
Cette sixième séance se déroulera le jeudi 31 mars prochain dans l’amphithéâtre de TALM-Le Mans, de 18h à 20h ainsi qu’en visioconférence sur l’application microsoft teams. L’entrée est libre sous condition de présentation d’un passe sanitaire. Miguel Mazeri, anthropologue et Rachel Rajalu, philosophe, tous deux professeur.es à l’École supérieure d’art et de design TALM-Le Mans et à l’initiative de cette programmation, réunissent autour d’eux :
• Matthieu Duperrex - Maître de conférences, artiste et théoricien directeur artistique du collectif Urbain, trop urbain.
Naphtologie de la perception.
Itinéraire dans les strates de notre existence carbonée
Si nous prétendons entrer en résonance avec le monde, il nous faudra bien, entre deux tentatives de
« reconnexion au vivant » et d’exercices spirituels en Drôme provençale, prendre à bras le corps des questions moins romantiques quant à la constitution réelle de nos milieux de vie. Il y a notamment cette connexion structurelle entre la subjectivité moderne et le phénomène du pétrole, l’entrée de la civilisation moderne dans une pétroculture. Pour en rendre compte par les voies critiques de l’art et de la littérature, peut-être nous faut-il inventer une « naphtologie », c’est-à-dire une phénoménologie de l’expérience des transfigurations du pétrole, de la relation de la Modernité à la combustion hydrocarbonée. Le mot est construit sur le Grec naphta (ναφθα) qui vient du vieux persan naft et qui dans toutes les langues sémitiques désigne le pétrole ou certains de ses dérivés. Déployant l’enquête de son livre, Voyages en sol incertain (Wildproject, 2019), Matthieu Duperrex proposera une conférence illustrée sur sa vision artistique et anthropologique des sédiments comme porteurs d’une nouvelle époque, celle où la temporalité des choses de la terre s’invite dans celle des hommes et la questionne.