Séminaire « Anthropocène : Usage et mésusage du monde » - Opus 3 - n°8
« Résonance(s) : plaidoyer pour des espaces et des temps de recomposition de notre être-au-monde. »
SÉMINAIRE OUVERT À TOU.TE.S
Dans le cadre de la mention Design et territoire(s), Miguel Mazeri et Rachel Rajalu, professeur.e.s à TALM-Le Mans organisent depuis octobre 2019 le séminaire « Anthropocène : usage et mésusage du monde ». Ce rendez-vous se tient le dernier jeudi de chaque mois, tout au long de l’année universitaire. Le premier opus de ce séminaire, intitulé « La configuration humaine du monde. Enquête en anthropocène. Formes, supports, cadres, conducteurs et lampistes » a proposé une cartographie de la notion d’anthropocène et des enjeux qui lui sont liés. Le deuxième opus « La (re)configuration du monde. L’entremise pédagogique. L’école comme milieu » s’est déroulé durant l’année 2021. Le troisième et dernier volet « Résonance(s) : plaidoyer pour des espaces et des temps de recomposition de notre être-au monde.» proposera de poursuivre l’enquête du côté des projets artistiques et poétiques pris au sens large en interrogeant leur capacité à nous (re)mettre en relation avec le monde, en « résonance » pour reprendre la terminologie au sociologue et philosophe Hartmut Rosa, c’est-à-dire en capacité de nous faire accéder « à une vie meilleure (reposant sur) un accord entre le monde tel qu’il est et l’existence telle qu’elle mérite d’être vécue ».
SÉMINAIRE « ANTHROPOCÈNE : USAGE ET MESUSAGE DU MONDE » OPUS 3
« Résonance(s) : plaidoyer pour des espaces et des temps de recomposition de notre être-au-monde. »
Cette huitième séance se déroulera le jeudi 19 mai prochain dans l’amphithéâtre de TALM-Le Mans, de 18h à 20h. L’entrée est libre sous condition de présentation d’un passe sanitaire. Miguel Mazeri, anthropologue et Rachel Rajalu, philosophe, tous deux professeur.es à l’École supérieure d’art et de design TALM-Le Mans et à l’initiative de cette programmation, réunissent autour d’eux :
- Fabien Le Bonniec - Anthropologue, enseignant-chercheur à l'Université Catholique de Temuco au Chili.
Mouvement mapuche et constitution des droits de la nature au Chili (1996-2022)
Avec la rédaction d’une nouvelle constitution entamée en juillet 2021, le Chili prétend incorporer une série de nouveaux droits sociaux, humains mais également ceux des peuples autochtones et ceux de la nature. C’est à cette dernière question que nous nous intéresserons, celle de l’émergence des droits à la nature dans un pays connu comme le laboratoire du néolibéralisme dans les années 80 qui a encouragé un modèle de spoliation, d’exploitation et d’exportation massive des matières premières.
Une généalogie de la constitution de mouvements écologistes et de la multiplication des conflits socio-environnementaux au prisme de l’activisme autochtone, en particulier le mouvement mapuche, s’avère nécessaire pour comprendre l’émergence des droits de la nature dans les débats pour la nouvelle constitution.
Si durant longtemps le champ de l’écologie politique au Chili a été dissocié des luttes autochtones, c’est au cours des années 90 qu’une convergence va permettre à ces dernières une médiatisation et internationalisation du discours environnemental, contribuant à réaffirmer certains stéréotypes de l’indien écologique. Au-delà de cette représentation primitiviste, la conformation durant les deux décennies suivantes d’un mouvement mapuche dont le discours et la praxis portent sur la revendication du territoire et d’ontologies propres va réaffirmer la relation immanente entre reconnaissances des droits des peuples autochtones et ceux de la nature.
L’irruption sur la scène juridique de discours revendiquant une ontologie impliquant un rapport particulier et intime avec différents éléments de la nature, lors de litiges fonciers, permettra de comprendre et illustrer ces transformations dans la société et le droit chilien.