Soutenances DNSEP CRBC 2021
L’équipe pédagogique et les étudiantes de la mention Conservation-restauration des biens culturels spécialité Œuvres sculptées de l’École supérieure d’art et de design TALM-Tours vous convient aux soutenances du Diplôme national supérieur d’expression plastique (DNSEP), valant grade de master.
Les mémoires de fin d'étude seront soutenues le jeudi 28 octobre 2021 à partir de 10 h.
Programme
9 h 15 : Accueil de jury
9 h 30 - 9 h 50 : Présentation des objets
10 h : Soutenances de Laura Midy
Stèle funéraire en calcaire polychromé, Égypte, Abydos, Moyen empire. Paris, musée du Louvre, département des Antiquités égyptiennes.
Conservateurs : Hélène GUICHARD et Marc ETIENNE
Élève en charge de la restauration : Laura MIDY
Étude et restauration d’une stèle abydéenne en calcaire polychromé, Égypte, 1 866 av. J.C., Paris, musée du Louvre, Département des Antiquités égyptiennes, inv. C170.
La stèle C170 fait partie des nombreuses antiquités égyptiennes vendues au xixe siècle aux musées européens par de grands collectionneurs, et dont l’origine exacte est inconnue. Il est presque certain cependant qu’elle provenait d’Abydos, plus précisément d’une des nombreuses chapelles mémorielles, érigées par les pèlerins du Moyen Empire, en l’honneur d’Osiris, sur la « terrasse du grand dieu ». Elle est acquise par le Louvre en 1857, à l’occasion de la vente aux enchères de la collection de Giovanni Anastasi (1720-1857). Cette stèle possède une iconographie et une stylistique similaire à la plupart des stèles abydéennes, car ce type de production était souvent standardisé. Sa mise en œuvre est cependant particulière, car elle est inachevée et certaines parties sont sculptées différemment ou simplement peintes.
La stèle a subi plusieurs interventions de restauration au cours du xixe et xxe siècle notamment pour stabiliser la fracture qui la divise en deux. Ces interventions inadaptées représentent aujourd’hui un facteur d’altération. Le premier grand axe du travail de restauration-conservation a donc été la dérestauration, puis la conception d’un système de montage pérenne et sécurisé pour l’œuvre. La seconde grande problématique était le manque de lisibilité de la surface de la stèle. Un état des lieux des pratiques de conservation-restauration de ce type de surface polychromée a été mené, ainsi que de nombreux tests, afin de définir la méthode de nettoyage la plus appropriée à l’œuvre.
Ce mémoire de fin d’étude aura permis de redonner à la stèle C170 son intégrité structurelle, facilitant son éventuel retour dans le parcours public du musée, et d’améliorer sa lisibilité afin d’ouvrir de nouvelles pistes d’interprétation.
11 h : Soutenances d'Amélie Montreau
Temple chinois, bois polychromé, dorure, laque, papier, métal, textile, musée national des arts asiatiques Guimet, Paris.
Conservateur : Claire DELERY
Élève en charge de la restauration : Amélie MONTREAU
Maquette d’offrande dédiée à la Sainte Mère Immortelle Céleste : étude et restauration d’une œuvre composite et polychromée, Chine, XIXe siècle, Paris, Musée national des arts asiatiques Guimet, inv. EG 1666.
L’œuvre confiée par le Musée national des arts asiatiques-Guimet, est détachée de son contexte de création et présente une typologie relativement rare dans les collections publiques françaises.
Le premier apport de l’étude matérielle concerne sa provenance et son contexte d’acquisition. En effet, le nettoyage a permis de mettre à jour un numéro d’inventaire (EG 1666) permettant d’attribuer l’œuvre a la collection personnelle d’Émile Guimet (1836-1918), œuvre qu’il avait acquis auprès de Florine Langweil (1861-1958) entre 1888 et 1910.
L’origine géographique de l’objet et sa fonction restent encore, malgré la consultation de différents experts, assez insaisissable. L’œuvre en forme de temple taoïste est dédié à la déesse chinoise Bixia yuanjun, Sainte Mère Immortelle Céleste, également appelée la Souveraine de l’Aube. L’observation attentive de la pièce et l’étude des pratiques religieuses ont amené à penser qu’il s’agirait d’une maquette d’offrande.
Le temple à échelle réduite est constitué de plusieurs éléments architecturaux, parfois de petites dimensions, assemblés et pouvant être démontés. Sa mise en œuvre emploie différents matériaux : bois, papier, textile et métal. Une polychromie aux couleurs vives et variées a été appliquée sur l’ensemble. Au cours de son histoire, l’œuvre a connu de nombreux repeints.
L’état général de conservation est préoccupant et instable. L’œuvre est fragmentaire et dans un état de dégradation avancé. Certains assemblages sont déficients et la polychromie présente des soulèvements importants. Les altérations relevées sur la pièce sont pour la plupart évolutives. Le moindre contact engendre des pertes de matière conséquentes. Cette fragilité implique des difficultés de manipulation qui, actuellement, ne permettent pas son exposition.
L’objectif principal du traitement est d’améliorer l’état de conservation de l’objet à long terme tout en respectant son intégrité.
Le nettoyage de l’œuvre a permis d’améliorer l’état sanitaire de la pièce, dont la surface présentait un empoussièrement ainsi qu’un encrassement gras très prononcés, et de redonner à l’ensemble une meilleure lisibilité.
Un des défis de la restauration a consisté à proposer une méthode de remontage afin de pouvoir repositionner les fragments désolidarisés, de manière à respecter l’esprit de mise en œuvre de la pièce.
Le refixage de la polychromie ainsi que la dorure a nécessité de trouver un adhésif mate et adapté.
L’étude et la restauration de cet objet rare dans les collections publiques française et de belle qualité, auront permis de documenter l’œuvre, lui auront assuré une stabilité permettant sa bonne conservation, et lui auront rendu une meilleure lisibilité.
12 h : Soutenance d'Agathe Évette
Jupiter cavalier à l’anguipède, calcaire coquillier, Ier, IIe ou IIIe siècle après J.-C, Propriété de la commune de Vienne-en-Val.
Responsable de la collection : Pascal SEMONSUT, Maire de la commune.
Élève en charge de la restauration : Agathe EVETTE
Étude et restauration d’un Jupiter cavalier au géant, groupe sculpté en calcaire récifal, IIe - IIIe siècle, Vienne-en-Val (Loiret), musée archéologique, inv. 6909-1026.
Découvert en 1969 lors des fouilles de la place de l’église de Vienne-en-Val, ce groupe sculpté gallo-romain est l’une des pièces remarquables de la collection archéologique de la commune. Anciennement installé au sein d’un sanctuaire, il a été sorti de fouilles en fragments, réutilisés comme moellons dans les fondations d’un bâtiment du haut Moyen Âge. Son état actuel très lacunaire est la conséquence de cette histoire matérielle mouvementée.
Le principal enjeu de de notre intervention de conservation-restauration a été de répondre au problème d’instabilité du groupe sculpté, provoqué par le montage à vif des principaux éléments, ainsi que par le choix du support utilisé. Inadapté, il amplifiait la précarité de l’installation. Pour y répondre, une réflexion autour des méthodes d’assemblages les plus appropriées a été menée, en parallèle de la conception d’un socle sur mesure. Différentes options de collage et de goujonnage ont donc été étudiées pour parvenir à un assemblage sûr tout en permettant le déplacement de l’œuvre.
Par ailleurs, une dérestauration des collages des plus petits éléments a été effectuée afin de redonner à chacun le meilleur positionnement possible. Enfin, un nettoyage des dépôts terreux présents sur la sculpture a permis de retrouver une meilleure compréhension des traces historiques visibles à sa surface.
13 h - 14 h 30 : Pause déjeuner
15 h 30 : Délibération
Nous remercions particulièrement la commission scientifique pour le suivi des mémoires :
Benoît DELCOURTE, Conservateur du patrimoine - Filière sculpture, C2RMF – département Restauration, Paris
Hélène SUSINI, Responsable de l'atelier matériaux pierreux - Filière sculpture, C2RMF– département Restauration, Paris
Julien SIESSE, Documentaliste scientifique, Égypte pharaonique, musée du Louvre, Paris
Sophie DUBERSON, Conservatrice-restauratrice spécialité sculpture, musée du Louvre, Paris
Valérie ZALESKI, Conservatrice du patrimoine en charge d’œuvres d’obédience taoïste MNAAG, Paris
Pierre-Antoine LAMY, Responsable du service recherche et conservation - Forum Antique de Bavay direction des sports et de la culture, Département Le Nord
Jean-Michel MORIN, Responsable du service de l'archéologie préventive, Direction du Patrimoine et des Ressources Partagées - Service de l'archéologie préventive, Département Loiret
Claudette ROGER, adjoint à la culture et la communication, Vienne-en Val
Jeanne CASSIER, coordinatrice et professeure CRBC ESAD TALM-Tours
Eleonora PELLIZZI, professeure CRBC ESAD TALM-Tours, docteur en chimie
Fabien PILON, professeur CRBC ESAD TALM-Tours, docteur en archéologie et ingénieur-chercheur
Florian LE HELLO, étudiant DUT Mesures Physiques à l'IUT du Limousin en stage au CEA suivi Fabien PILON
Nos sincères remerciements aux membres du Jury du DNSEP mention Conservation-restauration des biens culturels spécialité Œuvres sculptées :
Présidente
Claire BETELU,
Maître de conférences, UFR03 Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne,
Docteure en histoire de l’art, Paris 1, Conservateur-restaurateur des biens culturels, spécialité peinture, diplômée du Master professionnel de Conservation-restauration des biens culturels, Paris 1
Jessica DEGAIN
Conservatrice du patrimoine, chargée des collections XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles du musée des Beaux-Arts de Tours
David GIOVANNACCI
Ingénieur de recherche, Pôle peinture murale & polychromie,
Laboratoire de recherche des monuments historiques LRMH
Jeanne THIBAUDEAU
Conservatrice-restauratrice des biens culturels spécialité œuvres sculptées
Nathalie BRUHIÈRE
Coordinatrice et enseignante à TALM-Tours mention CRBC spécialité œuvres sculptées