Laura Brunellière
Laura Brunellière est née à Nantes en 1971, elle vit et travaille à Paris. Elle enseigne la photographie et la vidéo à l’Ecole supérieure d’art et de design TALM-Le Mans.
Marquée par l’enseignement du critique Alain Bergala lors de ses études de cinéma et de photographie, sa pratique se concentre sur les potentialités narratives de l’image. Elle commence par tenir un journal photographique noir et blanc dans lequel elle réajuste par le montage le cours de son histoire. Ces expériences autour du montage s’étendent dans le cinéma expérimental au sein du collectif parisien Braquage. Sa rencontre avec le photographe américain Mark Lyon, dépliera sa pratique dans le monde et dans celui de la presse; elle réalise alors Le beau monstre : Bob Richardson, un portrait filmique du photographe de mode, tourné en pellicule super 8, et rencontre Jan-Willem Dikkers avec qui elle collabore dans la revue Issue magazine.
En 2005 elle réalise les vidéos Ballynahinch et Le radeau d’Aran. Elle tente à travers ces deux projets de trouver une écriture vidéo à même de représenter son expérience du paysage. Elle collabore cette année-là avec l’artiste et critique d’art Claire Renier sur un projet d’installation intitulé Réserve, 2005. Le journal L’Oeil du scandale, 2009, imprimé en noir et blanc publie une série de photographies où se révèlent et se désagrègent sculpture antique et cristal de roche. Ses expériences plastiques autour de l’image et du minéral s’achèvent en 2009 avec les light rocks : de petits volumes vides façonnés par le pliage de tirages photographiques qui posées au sol, dessine et prolonge « une réalité dont ces pierres sont le socle ». Cette même année, elle rencontre la critique d’art Elisabeth Wetterwald avec qui elle se lie d’amitié et qui donne lieu à un projet de portrait filmique non abouti, Coup de sifflet.
Dans Quitter les Victoires I II III, elle se retranche dans le dessin automatique qu’elle confronte à des reproductions photographiques de sculpture grecque. Le film Juste – Ciel réalisé en 2012 marque ce tournant dans sa production. Invitant des enfants à venir lire et légender des portraits photographiques de personnalités mythiques des arts visuels, « le film s’emplit peu à peu d’un flottement qui accueille les mystères de l’imagination et recréer le caractère rêveur de l’enfance de l’art – et de l’enfance comme art »*. En résidence à la Fondation Rauschenberg en mars 2013 elle écrit Quitter les Victoires, son prochain film en cours de réalisation.
* in Septième ciel Art et cinéma expérimental par Florent Guézengar, 2012.