K.I.W.I. Titre provisoire
Représentation de la création artistique de l'incubateur JUMP. J'ai un merveilleux projet
Une oeuvre collective et pluridisciplinaire
Les jeunes artistes – musiciens, plasticiens, comédiens – de la première édition JUMP ont relevé le défi de répondre à l’un des objectifs du dispositif : la co-création d’une oeuvre collective où les arts visuels, la musique et le théâtre dialoguent sans hiérarchie. K.I.W.I. Titre provisoire est une installation vivante dans un cadre volontairement standardisé.
Aux visiteurs, c’est une aventure collective qui est proposée. C’est donc l’histoire d’une gare où il se passe des choses. Les visiteurs sont immergés dans un hall où une entité économico-gouvernementale K.I.W.I prend en charge tous les besoins et désirs humains.
« Vous serez conscients des transmutations des masses en mouvement, quand elles traverseront différentes couches, quand elles pénétreront certaines opacités ou qu’elles seront dilatées dans certaines raréfactions. » C’est la conscience dont parle le compositeur Edgard Varèse que le visiteur-spectateur éprouve alors qu’il entre littéralement dans K.I.W.I. Titre provisoire métamorphosé en usager d’une création qui n’est active que s’il s’y plonge. K.I.W.I. – bain spatialisé de sons, de lumières, de couleurs et d’images – introduit une écoute et un regard enfin libérés du confinement de la salle de concert, d’exposition ou de théâtre. Le visiteur joue son rôle d’usager : il déambule, s’arrête, s’assoit, discute, fuit, placé dans une posture d’acteur et de témoin. Le dispositif aboutit à un dérangement du travail artistique et consacre un agencement éternel qui jamais ne s’arrête.
Que nous dit KI.W.I. ? L’objectif des puissances économiques et politiques est de substituer aux espaces traditionnels, une structure apparemment ouverte, sans frontières et sans hiérarchies. Un espace isotrope privé de point fixe qui construit une surface dégagée de tout obstacle, souple et mouvante, ne reposant plus sur une séparation franche des espaces – intérieur/extérieur, public/privé, espace artistique/espace d’attente, espace sonore/espace silencieux – mais, bien au contraire, sur une porosité et une réversibilité des espaces entre eux. L’individu est incorporé à l’ensemble auquel il collabore : sollicité et conditionné en permanence à répondre, à agir dans/à des situations auxquelles il donnera sens. En apparence plus libre de ses mouvements et de son temps, il est simultanément en état de mobilisation permanente, inlassablement reconduit de lieu en lieu.
Les sept artistes : Clara Gallet, Justine Ghinter (plasticiennes), Romain Noël, Antoine Layère, Valentin Pedler (musiciens), Théo Jouanneau (auteur et metteur en scène), Hélène Stadnicki (comédienne et metteuse en scène). Le coordinateur artistique : Nikolas Chasser-Skilbeck (plasticien-vidéaste).