Entretien avec Julien Bonnaud, le nouveau technicien du Lab
L’équipe technique de TALM-Angers compte depuis la rentrée un nouveau membre. Julien Bonnaud prend les commandes du Lab en collaboration avec Vincent Auguste. Le Lab est l’atelier où les élèves fabriquent maquettes et prototypes à petite échelle. Entretien.
D'où viens-tu ?
Je suis originaire d'Angers. Grâce à mon master d'ingénieur à l'École nationale supérieure de l'électronique et de ses applications (ENSEA) à Cergy, j'ai longtemps travaillé à l'étranger. J'ai réalisé mon stage de fin d'études dans un laboratoire de recherche à Porto Alegre au Brésil, puis en tant qu'ingénieur, j'ai travaillé au Qatar puis à Bruxelles.
Comment as-tu découvert l'univers des fablabs ?
C'est dans la capitale belge que j'ai découvert le monde des fablabs, ces ateliers qui mettent à disposition du public des outils de conception d'objets assistée par ordinateur (CAO). J'ai tout de suite intégré l’Openfab, "LE fablab bruxellois qui explore spécifiquement le lien entre l'humain et la technologie". Et c'est là que j'ai construit mon expertise !
J'ai ensuite posé mes valises à Vérone en Italie pour effectuer une résidence durant laquelle j'ai accompagné le public du fablab. J'ai choisi de laisser de côté ma casquette d'ingénieur et j'ai donc débuté une carrière de fabmanager d'abord à Namur, lors du Kikk festival, puis en tant qu'indépendant.
De retour en France, je me suis immédiatement impliqué dans deux réseaux de passionné·es, le réseau français des fablabs – RFFLabs – et le réseau européen, où je suis devenu référent pour les Pays de la Loire.
Quelle est ta dernière expérience professionnelle ?
Toujours en tant que fabmanager, j'ai intégré en 2020 le Boc@l, le centre social et socio-culturel de Chemillé-en-Anjou. Entouré de bénévoles, je me suis investi dans l'accessibilité pour toutes et tous - novices, initié·es et régulier·ères - aux machines du fablab (imprimante 3D, brodeuse numérique, fraiseuse, découpe laser et découpe polystyrène). Je faisais découvrir le fonctionnement aux adhérent·es et les guidais dans leurs réalisations.
Qu'est-ce qui t'as poussé à choisir ce métier ?
Je ressens le besoin profond de transmettre et suis attaché aux principes du learning by doing. J'ai organisé de nombreux workshops permettant de faire découvrir ces machines qui me passionnent. Lorsque j'organise des initiations, il est important pour moi que les néophytes deviennent acteur·rices de leur projet en expérimentant. Convaincu par le système de l'opensource, j'ai pu mettre en place une plateforme digitale d'échange de savoir-faire entre utilisateur·trices du fablab du Boc@l.
Pourquoi as-tu souhaité rejoindre l'École supérieure d'art et de design TALM ?
J'ai débuté ma mission à TALM-Angers début octobre 2023. C'est pour moi un challenge d'accompagner les élèves dans la faisabilité de leurs projets, en expérimentant avec eux·elles. Je souhaite avant tout les rendre les plus autonomes possible en leur apportant toutes les notions techniques nécessaires. Au fil des échanges, je suis persuadé qu'élèves et professeur·es m'apprendront beaucoup en retour.