Anthropocène : « La (re) configuration du monde. L’entremise pédagogique. L’école comme milieu » - séance 1
Anthropocène, usage et mésusage du monde
Séminaire ouvert à tou.te.s
Dans le cadre de la mention Design et territoire(s), Miguel Mazeri et Rachel Rajalu, professeur.e.s à TALM-Le Mans organisent depuis octobre 2019 le séminaire « Anthropocène : usage et mésusage du monde ». Ce rendez-vous se tient le dernier jeudi de chaque mois, tout au long de l’année universitaire. Le premier opus de ce séminaire, intitulé « La configuration humaine du monde. Enquête en anthropocène. Formes, supports, cadres, conducteurs et lampistes » a proposé une cartographie de la notion d’anthropocène et des enjeux qui lui sont liés. Le deuxième opus « La (re)configuration du monde. L’entremise pédagogique. L’école comme milieu » débutera lors de la séance du 25 février 2021.
SEMINAIRE « ANTHROPOCENE : USAGE ET MESUSAGE DU MONDE » OPUS 2 « LA (RE)CONFIGURATION DU MONDE. L’ENTREMISE PEDAGOGIQUE.L’ECOLE COMME MILIEU »
Cette session se déroulera en visio sur l'application microsoft teams, le jeudi 25 février de 18 h à 20h. Miguel Mazeri, anthropologue et professeur à TALM Le Mans et Rachel Rajalu, philosophe et professeure à l’École supérieure d’art et de design TALM-Le Mans et à l’initiative de cette programmation, ont invité :
• Pauline Gillard - Chargée du programme « Les jardins suspendus » de l’École d’art de Belfort Gérard Jacot / Programme d’écologie appliquée dans le champ de l’enseignement artistique
« “Que peut l’art lorsque les glaciers fondent ?” : Retour sur le programme “Jardiner le monde” de l’École d’art de Belfort »
• Marie-Laure Garnier - Paysagiste DPLG, doctorante au Larep (ENSP) et Cy (Cergy-Université)
« Concevoir dans l’anthropocène : concevoir en monde incertain. “Voyage dans l’anthropocène. Épisode 1 : du côté des terres...”»
RÉSUMÉS DES CONTRIBUTIONS ET BIOGRAPHIES DES INTERVENANTS
• Pauline Gillard
« Que peut l’art lorsque les glaciers fondent ? » : Retour sur le programme « Jardiner le monde » de l’École d’art de Belfort.
Peut-on mettre ensemble en mouvement l’art et l’écologie ? Comment outiller les artistes en devenir sur les multiples questions soulevées par l’Anthropocène ? Et de quelle histoire héritons-nous dans ce cadre précis ? Je vous propose d’essayer de comprendre comment nous lions la question écologique à l’école vue à travers le programme « Jardiner le monde », enseignement d’une écologie appliquée inscrite
dans le cursus des formations dispensées. Ce programme prend pied à travers un jardin tout en liant les questions relatives aux sciences naturelles mais aussi sociales. Il sera l’occasion de répondre à cette idée développée par le philosophe Baptiste Morizot d’une « culture du vivant », comme jeu d’alliances et de compositions en vue de recomposer notre rapport au monde.
Enseignante à l’École d’art de Belfort, Pauline Gillard travaille actuellement à un programme intitulé : « Jardiner le monde », programme d’écologie appliquée inscrit dans l’enseignement artistique dispensé dans cette école, celui-ci s’appuyant sur la pratique d’un jardin. J’ai auparavant créé et développé deux associations : une dédiée à la création artistique contemporaine mise en regard avec des contextes géographiques, paysagers et sociaux propres à un territoire : « Intermèdes Géographiques » ; une deuxième dont les objectifs sont le développement de l’agroécologie en ville couplée à une pédagogie de la nature pour les scolaires : « Les Microfermes bisontines ».
• Marie-Laure Garnier
Concevoir dans l’anthropocène : concevoir en monde incertain. « Voyage dans l’anthropocène. Épisode 1 : du côté des terres...»
Concevoir dans l’anthropocène, cette période de glissement dans laquelle l’action de l’homme est reconnue comme bouleversante, laisse aux concepteurs un goût étrange. Comment concevoir en effet dans un monde dont nous nous savons impactant - parfois malgré nous - mais dont nous nous sentons, avant tout, responsables ? « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme », disait Rabelais. Mais nous qui créons dans l’inconnu et de l’inconnu, sur quel appui s’installer ? Comment se tenir, encore, debout ? Face à la question de la crise des terres inertes, générée par une urbanisation qui s’étale et se densifie, terres inertes dont le volume gigantesque est en expansion, se pose la question de notre responsabilité en tant que concepteurs pour composer et créer avec cette « matière en trop ». Au travers d’un « voyage dans l’anthropocène » qui n’a pas eu lieu, Marie-Laure Garnier, paysagiste-conceptrice et doctorante en paysage, analysera ici son approche pédagogique au sein de l’École nationale supérieure de paysage de Versailles, pour ce nouvel enseignement des terres.
Diplômée de l’École nationale supérieure de paysage de Versailles en 2016, Marie-Laure Garnier est également diplômée de l’École Normale Supérieure de Paris, en Lettres. Son apprentissage à la Ville de Paris, de 2013 à 2016, lui a permis de comprendre la relation du métabolisme urbain au paysage en réalisant une étude sur l’économie circulaire et les jardins publics. Après une expérience professionnelle en direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL), en Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) puis en agence, elle retourne en 2019 à sa réflexion liant le métabolisme urbain et le grand paysage, en co-créant l’exposition Terres en Mouvement, un examen des paysages de remblais en Île de France présentée à l’École nationale supérieure de paysage, à Versailles, lors de la première Biennale d’architecture et de paysage d’Île-de-France et dans le cadre de l’École Ouverte, avec le soutien d’ECT. En 2019, elle a participé à la pré-configuration d’une chaire au sein de l’École nationale supérieure de paysage, liant Terres et paysage en organisant notamment « un voyage-atelier dans l’anthropocène, du côté des terres », annulé pour cause de covid, et a enseigné en atelier sur cette thématique auprès d’étudiants paysagistes de deuxième année à l’ENSP. Aujourd’hui, elle se consacre à sa thèse, intitulée « Terres mêlées, terres emmêlées. Repenser le cycle des terres inertes du chantier d’excavation au projet de paysage », au sein du Larep (Laboratoire en projet de paysage) et de CY (Cergy-Université), dans le cadre d’un doctorat par le projet avec l’école doctorale « Humanité, Patrimoine et Création »