Les Vibrations du monde
sortie de résidence des Ateliers de la Morinerie
Exposition collective initiée par TALM-Tours, en partenariat avec le CCC OD et la ville de Saint-Pierre-des-Corps (Galerie d’expositions – Passage Emmanuel-Chabrier).
Assoukrou Aké, Eve Champion, Josselyn David, Alice Guiraud-Milandre, lauréats de la résidence aux Ateliers de la Morinerie, exposent à la Galerie Passage Emmanuel-Chabrier (Saint-Pierre-des-Corps) du 8 octobre au 16 novembre 2022.
Les quatre résidents ont eu l’opportunité de travailler au sein du même atelier aux Ateliers de la Morinerie d’octobre 2021 à août 2022. Dans le cadre de leur exposition collective de sortie de résidence Les Vibrations du monde, ils livrent un aperçu de leurs projets plastiques respectifs et des recherches menées pendant près d’une année. Marine Rochard, chargée d’expositions au Centre de création contemporaine Olivier Debré (CCC OD), les a accompagnés dans le cadre du commissariat de l’exposition.
Les travaux d’Assoukrou Aké, Eve Champion, Josselyn David et Alice Guiraud-Milandre ont apparemment peu en commun tant leurs recherches et techniques sont variées, tant les matériaux qu’ils emploient peuvent paraître dissemblables. Il y a pourtant un esprit commun dans leur manière d’approcher le monde, les mailles du temps, le cycle des choses, tant et si bien que leurs œuvres, ainsi mises en présence les unes des autres, en coexistence, se constituent en un environnement réticulaire qui prend sens. Ce réseau, d’une œuvre à l’autre, d’un artiste à l’autre, évoque toutes les sphères dont notre existence-même dépend.
Marine Rochard (chargée d’expositions au CCC OD, Tours)
Les artistes et lauréats de la résidence
Assoukrou Aké
Né en 1995 à Bonoua en Côte d’Ivoire, je vis et travaille entre Lille, Paris et Tours. Après un baccalauréat artistique obtenu avec mention au lycée d’enseignement Artistique d’Abidjan en 2014, j’ai décidé de poursuivre mes études dans le domaine des arts en France. D’abord en histoire de l’art et archéologie à l’Université Paris 10 Nanterre la Défense, puis à l’École supérieure d’art et design de Tours où j’ai été diplômé en 2021 avec les félicitations du jury.
[...] J’inscris et je situe mon travail dans la grande histoire qui est mienne et de celle du spectateur. Avec la quête d’une singularité qu’il faudrait dépasser pour atteindre un espace critique, où se confronte références allégoriques et sacré africain naviguant autour de l’iconographie du siècle des lumières. Cette confrontation a pour objectif de se distancer de l’histoire douloureuse du monde pour construire un récit de guérison. Un récit qui ne serait pas une solution/réponse à la souffrance ou à la violence, mais découvreur du monde. Cependant, pour mettre en place ce récit il m’est impossible de mettre en image l’innommable, sauf à déconstruire et reconstruire des fragments d’images. À les cribler de trous, les disloquer, creuser des vides, désarticuler le mouvement, briser le contexte et les vider de leurs sens. Ce qui me conduit vers un art de traduction. […]
Eve Champion
Titulaire du Diplôme national d’art (DNA – conférant grade de licence) obtenu avec les félicitations du jury et du Diplôme national supérieur d’expression plastique (DNSEP – conférant grade de master) avec mention, c’est au travers de la sculpture, de la conception de vivarium et de l’installation vidéo que j’aborde la notion du vivant et plus particulièrement la cohabitation entre ces vivants ainsi que le partage des territoires. J’axe actuellement ma recherche principalement sur l’animal, en effectuant un travail d’observation : j’utilise des outils naturalistes à des fins artistiques comme la photographie animalière, les herbiers ou l’emploi de manuel de détermination. J’ajoute à ce matériel de recherche la contemplation, la poésie et la philosophie. Étant déjà initiée aux recherches de terrain, notamment dans mon métier de guide nature que j’exerce depuis 5 ans dans le Parc Naturel Régional du Marais Poitevin, mon vocabulaire scientifico-poétique prend forme au travers de matériaux simples, voir élémentaires. J’instaure des rapports de force entre l’organique et l’industriel, l’animé et l’inanimé, le microcosme et le macrocosme.
Josselyn David
Diplômé d’un Diplôme national supérieur d’expression plastique (DNSEP – conférant grade de master) obtenu avec les félicitations du jury, je vis et travaille actuellement à Tours.
Ma pratique s’est développée sur la thématique du Virus de l’Immunodéficience Humaine (V. I. H.) au travers de la peinture, de la sculpture et de l’installation. En appuyant mes recherches sur les rapports publiés par l’association AIDES, je me suis d’abord engagé, pour mon DNA (Diplôme national d’art – conférant grade de licence), dans une volonté de représenter les discriminations encore trop présentes dans notre société face à ce virus et j’ai peu à peu mis en place une approche sensible, politique et subjective. Inspiré par les phénomènes d’entropie autant que par la notion de réalité, j’ai longuement interrogé les différents points de vue inscrits dans la société face au virus.
Mon travail s’est ensuite tourné vers plus de positivité et tente aujourd’hui d’envoyer un message d’espoir. En utilisant la cire comme médium principal, matériau en constante transformation et recyclable de manière presque infini, mon travail instaure les notions de cycle et de métamorphose notamment par l’utilisation même que je fais de la cire. Là où elle évolue sous nos yeux à un moment dans une forme de progression, entre liquidité et solidification, elle se retrouve à un autre moment contrainte et figée par les processus de fabrication utilisés. […]
Alice Guiraud-Milandre
Diplômée d'un Diplôme national supérieur d’expression plastique (DNSEP – conférant grade de master) en 2020 avec les félicitations du jury, ces années en école supérieure d'art m'ont permis de faire de nombreux stages autour de l'espace culturel, de montage d'exposition et de la médiation avec, comme intention, une démarche plastique sensible et sincère.
Mon travail est tout d’abord un travail d’observation discret sur le quotidien, par des prélèvements, des dessins, des micros films. Comme une étude poétique du monde dans son quotidien, ses nuances. Ces micros éléments que je rassemble de manière instinctive, forment ensuite des ensembles que je classe, et qui constituent alors des Editions.
[…] Je passe également par la céramique pour raconter de micro récits, créer des empreintes vouées à disparaitre de par la fragilité des matériaux utilisés et leurs friabilités. Le devenir, la trace et l’oubli me fascinent, j’aime raconter des récits et leurs histoires discrètes, à travers des matériaux et des éditions.
L’atelier résidence aux Ateliers de la Morinerie
L’École supérieure d’art et de design TALM-Tours et les Ateliers de la Morinerie (Saint-Pierre-des-Corps) proposent une Résidence pour jeunes artistes aux Ateliers de la Morinerie. Cette résidence est ouverte à quatre jeunes artistes titulaires d’un DNSEP et diplômés de moins de deux ans. Toutes les pratiques relevant du domaine des arts visuels sont éligibles. La volonté de s’inscrire dans des partenariats sur le territoire et de participer à des actions d’éducation artistique et culturelle est un élément important dans le dossier de candidature.
La résidence a lieu aux Ateliers de la Morinerie, situés à Saint-Pierre-des-Corps, et se termine par une restitution sous la forme d’une exposition collective à la galerie Chabrier, gérée par la ville de Saint-Pierre-des-Corps.
Cette résidence reçoit le soutien de la ville de Saint-Pierre-des-Corps, du CCC OD et de CLEN solutions. Ce projet a été soutenu par le ministère de la Culture.