Les élèves de l'"ARC" Les Entremetteuses investissent La Fonderie
Les élèves en 4e année Art de TALM-Le Mans, accompagné·es de leurs professeures Rachel Rajalu et Mathilde Ganancia ont investi durant une semaine La Fonderie dans le cadre de l'Atelier de Recherche et Création (ARC) Les Entremetteuses.
Cet ARC s’est proposé de développer une forme se situant à l'intersection de la performance, du théâtre et de la peinture autour de l'atelier d'artiste, forme qui s’est cherchée en particulier dans des paroles d'artistes peintres femmes et des actions d'élèves. Le personnage principal de cet atelier a été une toile peinte d’opéra, comme fil conducteur du processus.
Comment imaginer l’atelier du peintre aujourd’hui ? Quel espace pour quelle créativité ? Quelles circulations entre le dedans et le dehors ? Que serait un atelier collectif d’artistes au sens d’un véritable espace de co-création ? Quelles relations à l’altérité au sein de l’atelier ? Comment mettre en scène le processus créatif d'une œuvre ? Quels outils impliquent le changement d'échelle et de temporalité de la scène ? Comment créer un espace partagé ? Comment produire des œuvres communes ? Comment passer du « je » au « nous » sans perdre sa singularité ? Quelle est l’ambiance, l’atmosphère d'un atelier ? Quels objets l'habitent ? Comment sont les murs, les sols, les plafonds, les profondeurs de l’atelier, mais aussi les vues, les sons, les odeurs, les textures ? Quels rapports les artistes ont à ce lieu ? Que devient l’atelier quand il est montré ? Comment s’y réalisent les rencontres et la convivialité ? Quelles impressions laisse-t-il au visiteur ? Quel est l’espace de la peinture ?
Des paroles d’artistes, Fabienne Gaston-Dreyfus, Katharina Grosse, Renée Lévi, Valérie Flora Moscovici, Valérie Mréjen, Niki de Saint-Phalle, Dana Schutz, Ulla Von Brandenburg, Matei Visniec et du philosophe Gilles Deleuze ont accompagné les élèves tout au long de leur parcours.
Remerciements
Camille Bocceciampe, Marylou Bourdeau, Yvanna Bruneau, Buonagurio Arthur, Éloïse Canard, Léa Fernandes, Marguerite Hecquard, Axèle Huchet-Lamotte, Artem Kaganovych-Bonnet, Sacha Lancel, Madie, Poymiro ; Sandrine Fix, Xueqing Yu remercient Marie Lelardoux, metteure en scène de la compagnie Emilesaar pour son regard extérieur.
Merci à l'équipe de La Fonderie pour son formidable accueil.
À propos
L’atelier de recherche et création, Les Entremetteuses, est une proposition de Mathilde Ganancia et Rachel Rajalu, respectivement professeure de peinture et professeure de philosophie et d’esthétique à TALM-Le Mans. Il s’inscrit dans le cadre d’un programme de recherche-action en cours de construction.
Cette résidence a été effectuée en partenariat avec Les Quinconces et La Fonderie.
« La catastrophe est au cœur de l’acte de peindre. Comme on dit, les formes s’évanouissent. Ce qui est peint et l’acte de peindre tendent à s’identifier. Sous quelle forme ? Sous forme de jets de vapeur, de boules de feu où plus aucune forme ne garde son intégrité, où simplement des traits suggèrent. On procède par traits dans une espèce de brasier, comme si tout tableau sortait d’un brasier. Une boule de feu. »
Sur la peinture, Gilles Deleuze
« Je suis sûre qu’on peut faire des choses qui sont grandes mais qui donnent une autre énergie au spectateur. Parce que la monumentalité c’est toujours une frontière ; elle dit toujours “moi je suis grand et toi tu es petit”. Ce n'est pas du tout ce qui m'intéresse. J’aimerais bien que les spectateurs puissent se dire “je pourrais faire ça, j’ai la force pour faire ça et j’ai l’énergie pour faire ça”. Ce n’est pas la monumentalité, c’est l’action. Et le spectateur, qui n’est pas artiste, peut connaitre ce sentiment. »
Artnet, Renée Lévi, , « Renée Lévi au Crédac », 2011.