Félicitations 

« Mon utopie se nourrit de bâches tendues comme bouclier. D’amitiés comme pratique, où l’on se lie, se protège et se souvient autrement. D’un temps suspendu où les chairs se détendent, de colère et de chagrin collectifs, de mémoires oubliées et d’espaces repensés, de liens et de pratiques remodelées. »
Extrait d’une lecture performée, juin 2025.

À travers un dialogue entre installations, vidéos, photographies, écriture et performance, Emma Hérault développe une pratique plastique et des enquêtes théoriques qui interrogent les expériences et récits saphiques en tant qu’héritages et fondements pour imaginer des futurités queer et utopiques. Elle arpente les mémoires invisibles de ces communautés lesbiennes et les réinvente en territoires symboliques et fictifs.

Emma cultive des fragments narratifs, des espaces de réflexion – des passerelles entre mémoire et désir, entre le politique et l’intime – où s’esquissent des imaginaires sensibles : là où la mer de Småland vient se blottir 
dans le lit de la Loire ; où d’autres récits et corps en friche se rassemblent ; où des possibles se jardinent pour tenter de vivre autrement dans ce monde abîmé.

Prendre racine là où ça craque – dans les interstices – en marge des zones 
balisées, hétéropatriarcales et capitalistes.

Ces espaces/seuils deviennent nos jardins sans allées, où chaque geste – semer, cultiver, arroser ou effleurer la terre– est un acte de soin et de résistance collective. Ressurgir sur les [terrains] vagues, DÉBORDER, jusqu’à 
inonder l’étouffement.

Jury DNSEP Art 2025 : présidé par Noëlle Pujol (artiste et cinéaste), Carla Adra (artiste), Grichka Commaret (artiste), Lou Forster (docteur, commissaire d’exposition, historien de l’art et dramaturge), Ana Mendoza (curatrice, critique d’art et poète) et Géraldine Gourbe (philosophe, critique et commissaire d’art et enseignante à TALM-Angers).