Zoran Makowec
TALM-Angers, 2025
DNSEP Art
Admise
Le corps a des usages multiples dans l’art. Métaphore physique de la psyché, changement d’état psychique et existentiel, porteur de traumatismes physiques et mentaux. Il est un vaisseau de sens et de questionnements, d’expression et de catharsis. L’artiste sait l’interpréter, le penser, le théoriser
et le sentir, le modeler. Il amène restrictions et libertés et peut être utilisé comme outil. Pourtant beaucoup l’instrumentalisent pour amener des réflexions qui endommagent les corps et les esprits, qui limitent le potentiel métamorphique humain et son évolution certaine.
Le corps est l’espace de liberté et d’enfermement, il est la perception, l’identité et l’esprit dans la chair. Le cinéma d’animation permet à la métamorphose sa complète retranscription, qu’elle soit physique psychologique ou bien spatiale. Au travers d’un fil narratif axé sur le corps et son mouvement dans l’espace sa capacité à s’exprimer s’exhibe au travers de la symbolique de la différence et de la monstruosité.
Des symboles récurrents de la difformité, de l’organique au végétal s’entremêlent pour donner naissance à l’histoire propre d’une anatomie en évolution constante. L’artiste permet alors au corps de parler pour lui, sans mots.
Nos corps sont les nôtres, propres et uniques dans leur morphologie, mais c’est notre capacité unique à le comprendre et à le transcrire dans l’art qui lui permet d’achever sa complexité réelle. Sans le corps l’humain est apathique, sans rapport. Nous avons besoin des corps pour unir, pour nouer des liens et comprendre. Pourtant cette même chose qui nous unit nous sépare dans un paradoxe de chair et d’espace.
Jury DNSEP Art 2025 : présidé par Noëlle Pujol (artiste et cinéaste), Carla Adra (artiste), Grichka Commaret (artiste), Lou Forster (docteur, commissaire d’exposition, historien de l’art et dramaturge), Ana Mendoza (curatrice, critique d’art et poète) et Géraldine Gourbe (philosophe, critique et commissaire d’art et enseignante à TALM-Angers).