Enzo Winum
TALM-Angers, 2022
DNSEP Design
Admis avec félicitations
Rares sont les artefacts qui traversent le temps. Seules les œuvres d'art conservées pour leur rareté et les ruines par oubli ou contemplation du fait de leur statut de vestige, résistent au temps. L'homme, par sa soif d'évolution tend à détruire son environnement ainsi que l'humanité, la nature, elle, s'adapte, évolue et peut elle-même être au cœur d'une destruction. Le paysage restera le seul réel résident de cette terre, nous sommes surement que de passage.
L'utile mène à l'usage et l'usage mène à l'usure. Le temps est un facteur primordial, mais tout objet fini par disparaître ou presque. Dans mon travail je m'intéresse à deux notions. D'abord l'entropie qui désigne dans la thermodynamique classique, une fonction d'état extensive qui caractérise le désordre microscopique d'un système, son degré de désorganisation. Puis, à son inverse, la néguentropie, facteur d'organisation permettant de réguler l'expansion du désordre. Je cherche à faire basculer ces deux notions physiques dans le monde de l'art et du design. En tant qu'artiste, je m'intéresse aux effets qu'occasionnent le temps sur les constructions humaines, partant de l'idée qu'un jour ou l'autre le temps parvient à prendre le dessus sur l'édifice, le réduisant à l'état de ruine. La violence de la nature et l'homme lui-même ont souvent œuvré dans la destruction des travaux des hommes, ne laissant pour trace que des décombres. Est-il possible de concevoir un objet qui traverse le temps ?