Félicitations du jury

Mon travail traite de « l’intérieur » entendu au sens d’espace du domestique dans lequel j’effectue les tâches quotidiennes et qui relève de la vie privée.

Cet espace regroupe donc toutes les choses que j’utilise chaque jour et avec lesquelles je « joue » dans ma pratique. À mon sens, l’intérieur a un côté très ambivalent puisqu’il semble, à première vue, être un cocon protecteur, riche de toutes les choses propres à notre personnalité, mais qui peut aussi devenir déstabilisant, inquiétant puisqu’il implique une notion d’enfermement et d’espace clos.

J’évoque donc, à travers ma pratique artistique, cette tension inhérente à l’espace intérieur et qui évoque plus généralement notre rapport à notre société contemporaine de consommation, société qui semble ici, dans le traitement que je fais de ces choses, en plein déclin voire déjà au stade d’archéologie. Et pourtant, la technique plastique que j’emploie, et qui ne nécessite d’ailleurs que des matériaux pauvres issus de l’univers domestique (farine, papier peint…), consiste essentiellement en du moulage et donc à du recouvrement comme si je venais poser un bandage sur l’objet pour le soigner, le conserver ou le figer peut-être ?