Alicia Zampieron
TALM-Angers, 2025
DNSEP Art
Mention pour l’imaginaire plastique
Là où naissent les images invisibles
Le travail d’Alicia Zampieron s’ancre dans une quête intime, sensorielle, là où l’image ne se montre pas d’emblée, mais se laisse deviner, comme un souvenir diffus ou un rêve. Elle explore les frontières mouvantes entre le réel et l’imaginaire, là où les formes se brouillent, se déplacent, se réinventent sans cesse.
Ses œuvres sont des espaces ouverts, des terrains de projection où chacun peut inventer ses propres paysages, y déposer ses propres souvenirs. Sa pratique se construit dans une attention au geste, à l’énergie du corps en mouvement.
Son travail se caractérise par une démarche sensible et expérimentale où chaque matière devient un terrain de jeu, chaque geste une forme d’intuition. Sa création est une manière de percevoir ce qui est hors-champ, de faire émerger ce qui, d’ordinaire, reste invisible.
Ce n’est jamais le sujet qui guide sa main, mais la matière elle-même qui appelle une forme, un geste. Elle crée à l’écoute du hasard, en acceptant l’imprévu, en laissant surgir ce qui ne peut être contrôlé. Cette recherche sur l’invisible est d’autant plus significative qu’Alicia Zampieron est aphantasique, l’aphantasie
est l’incapacité à former des images mentales. Cela renforce l’intuition que sa création n’est pas guidée par la visualisation mentale mais par le ressenti, la perception, l’imagination et le geste.
Contempler ses œuvres, c’est se laisser glisser dans un espace de sensations. C’est accepter de ne pas tout comprendre, de se perdre un peu. C’est, surtout, retrouver un regard libre, curieux, celui de l’enfance, qui s’émerveille sans chercher de réponse. Alicia Zampieron ne donne pas à voir, elle invite à ressentir. À deviner. À imaginer. À rêver.
Jury DNSEP Art 2025 : présidé par Noëlle Pujol (artiste et cinéaste), Carla Adra (artiste), Grichka Commaret (artiste), Lou Forster (docteur, commissaire d’exposition, historien de l’art et dramaturge), Ana Mendoza (curatrice, critique d’art et poète) et Géraldine Gourbe (philosophe, critique et commissaire d’art et enseignante à TALM-Angers).