Tassanee Alleau
TALM-Tours, 2020
DNA Art
Obtenu avec les félicitations
Créer c’est, pour moi, s’interroger sur la manière qu’a la mémoire de créer les souvenirs à la fois fragiles et éphémères, solidement ancrés et tenaces : comme autant d’aveuglements et de révélations. Les dessins, la peinture, sur des supports tels que le bois, le tissu ou le papier, les travaux d’écriture, les travaux sonores, les photographies, ne suivent pas un plan réfléchi, plutôt l’enracinement de la mémoire dans un enchevêtrement de rhizomes, d’images et de symboles labyrinthiques, dont on n’a pas forcément conscience mais qui restent « en nous ». C’est aussi chercher des moyens de créer des archives des formes de la mémoire et de l’oubli, « im-père-manentes », pour les retrouver ensuite. Cet enchevêtrement prend la forme ambiguë de cellules-mondes, de paysages mentaux, organiques, végétaux, oniriques, sensibles. A travers cette pratique, se posent des questions sur l’identité, les origines biologiques, culturelles, sociales et affectives, les territoires de la « métaphysique » croisant ceux du biologique et la capacité du corps humain à faire le lien entre souvenirs vécus et non vécus, visibles et invisibles : comme si d’autres vies nous avaient précédé-e-s. « Avoir l’impression », le « déjà vu », l’« inné (-xistence) » et l’acquis, autant de notions pour saisir le lieu inconnu, la terra incognita de nos origines.