Mathilde Baron-Harjani
TALM-Tours, 2020
DNSEP Art
Obtenu avec les félicitations
Mon travail part de la quête des origines, de la rencontre avec ma famille en Israël et la mémoire familiale juive, des non-dits familiaux, de mon identité personnelle, vers une réflexion plus globale sur la notion de territoires et de frontières et de ce qui se joue depuis le 19/20ème siècle dans ma famille (l'exil du Maroc à l'Israël, la colonisation, la guerre) puis dans les territoires réels contemporains.
Je crée des montages et associations d’images à travers la parole et la poésie qui donnent la possibilité de soit garder les images, soit les effacer, soit les suggérer.
Ma démarche consiste à récolter des images vidéos, photos, sonores. Je les trie, les sélectionne, les associe. Je constitue une forme d’archives des traces familiales à relier et ressortir sous des formes artistiques comme cartographie : films, pièces sonores, récits personnels, etc.
Le montage d’une pièce se fait à travers la lecture de tous ces éléments accumulés et le caractère de la pièce finale dépend de cette lecture. Il y a sans cesse un retour entre les photos, les matières sonores, les fragments de vidéos, les écrits.
Les images sont pour moi comme des fantômes.
J'ai écrit mon mémoire de fin d'études (Piétiner la poussière) et réalisé un moyen-métrage à la suite de mon voyage en Israël. Il s’intitule Et mes fantômes à moi, pourquoi les entends-je pleurer ?. C’est la rencontre avec ma famille. En me confrontant à mes origines juives sur un territoire physique qui m'était inconnu jusqu’à l’été 2018 et controversé (puisque c’est l’Etat d’Israël), j'ai documenté mon voyage pour nourrir ma réflexion artistique.
Ce film ne donne pas de réponse, il me permet de créer un territoire qui m'est propre au croisement de mes convictions politiques profondes avec un territoire réel-géopolitique conflictuel ainsi qu’un territoire familial étranger.
C’est par le voyage que je prends forme.
Depuis septembre 2017, je fais partie de PoSo, une association de poésie sonore et littérature vivante dans laquelle j'ai fait mon stage de M1, puis dans laquelle j'ai évolué en tant qu'artiste associée et community manager : je suis de très près le développement de l'association (site internet, communication, réseaux sociaux, ateliers d'écritures, expositions, événements, etc.) et de ses créations (photographe, vidéaste). Je participe à l'élaboration de la première VÜVÜ, de La P'tit'edit' #4 (festival du livre d'artiste) en 2019. En 2020, je fais des captations vidéos, photos et sonores pour le premier album de la création Sylvan Ballades (PoSo/Ensemble l'Angélique/Bathos Records) et pour Retours (Axelle Glaie).
Parallèlement à mon DNSEP, je suis professeure de photographie auprès des étudiantes sages-femmes de Tours (2018 à aujourd'hui) et également photographe et vidéaste pour de nombreux-ses groupes de musiques, comédien-nes, compagnies théâtrales, architectes, entreprises diverses.
Me revendiquant comme artiste queer, non-binaire et féministe antiraciste LGBTQIA+ depuis des années déjà, j'intègre notamment fin 2018 Devoir de Fille de Carla Siméon (création de théâtre sur la prostitution forcée) et illustre Témoignages Proches 1 et 2, recueils de témoignages anonymes de violences sexistes et sexuelles. Les projets étant portés par la Compagnie SiC et partenaires fréquents des événements de Stop Harcèlement de Rue - Tours et du Centre LGBTI de Touraine.
Je publie également dans le fanzine féministe tourangeau Minous Sanglants en 2019-2020 (photos, article).
En octobre 2020, j'intègre le projet Les Caresses aux Editions Deux Points pour écrire une nouvelle érotique mythologique à partir du poème Delphine & Hippolyte de Charles Baudelaire, aux côtés de 14 autres auteur-ices.