Militantisme LGBTQ+ / archives / pratiques alternatives
Rencontre proposée par Queering the Archive – Queering the Exhibition
Des élèves en option Art de l’École supérieure d’art et de design TALM-Tours participent à une journée de rencontre organisée à l’ENSA Bourges, dans le cadre du projet Queering the Archive – Queering the Exhibition.
Autour des pratiques des associations Les Ami.e.s du Patchwork des Noms, AIDES et Collectif Archives LGBTQI+, cette séance de rencontre explorera les questions liées aux militantismes LGBTQ+ et à leurs désirs d'archives.
Trois intervenant/e/s accompagneront cette séance, partagée avec des élèves de TALM-Tours :
Pascal LIEVRE est un artiste queer pédé féministe qui apparait sur la scène de l’art contemporain dans les années 2000 avec une pratique de vidéos et performances. Il milite aux Ami.e.s du Patchwork des Noms,et engage un travail sur les archives de l’association, en réalisant entre autre des archives orales.
Morgane VANEHUIN est diplômée en archivistique ainsi qu'en valorisation de projets culturels. Elle est actuellement responsable du service archives de l'association AIDES, principale association française de lutte contre le VIH/sida et les hépatites virales. Morgane est également membre du Collectif Archives LGBTQI+ de Paris/IDF, au sein duquel elle anime des ateliers d'initiation au classement et à la description de fonds d'archives.
Mikaël ZENOUDA est militant dans la lutte contre le sida depuis 2010, au sein d’Act Up-Paris puis des ActupienNEs et des Ami.e.s du Patchwork des Noms. Son goût des archives, entretenu par des études d’histoire et d’archéologie, le pousse à travailler celles du Patchwork et des manifestations LGBTQI.
À propos
À partir de 2021, une nouvelle équipe est nommée aux Ami.es du Patchwork des Noms, avec de nouveaux objectifs en ce qui concerne les archives.
Celui d’inventorier les archives de plus de trente ans d’existence, photographies, vidéos, documents, affiches qui étaient stockées dans une cave depuis de nombreuses années et celui de réaliser des archives orales avec celleux ayant participé à la fabrication des panneaux et des patchworks ou ayant eu une activité au sein de l’association.
Cette nouvelle politique de l’association s’inscrit dans la même ligne que celles du Collectif Archives LGBTQI+ dont Les Ami.e.s du Patchwork des Noms font partie, appelant à constituer ses propres archives. Reprenant le mot d’ordre du collectif, sur l’importance de la fabrique d’archives de nos communautés pour écrire nos histoires :
« Le traitement des archives des minorités par les services institutionnels les expose à la dépossession, la dispersion, l’invisibilisation. Il induit également une déformation des représentations et opère un tri inadapté aux critères des personnes concernées. C’est pourquoi le Collectif Archives LGBTQI prône une gestion communautaire de ses archives » (extrait du texte Notre philosophie de l’archive du Collectif Archives LGBTQI+)
L'intervention de Morgane Vanehuin consiste en un retour d'expériences à la croisée de plusieurs champs : militants, archivistiques, associatifs, communautaires LGBTQI+ et VIH/sida. Son travail part du constat qu’existent des « désirs d’archives » exprimés par plusieurs types de publics : militants-es d’hier et d’aujourd’hui, autres associations, services d’archives et archivistes, étudiants-es et universités, artistes, etc. Ces désirs, parfois contradictoires voire conflictuels, contribuent à nourrir les interrogations techniques : combien de temps faut-il conserver tel document ? Qui souhaiterait et pourrait le consulter, et sous quelle condition ? Comment collecter telle archive ? Quelle tâche, quel chantier achever en priorité ? Répondre aux « désirs d’archives », c’est se contraindre à organiser des solutions techniques et à identifier la méthodologie adaptée. C’est apporter un cadre et des objectifs. C'est (re)penser le positionnement de l'archiviste, davantage ancré dans une posture de médiation et de "passeur", à l'intersection de champs sociaux qui se connaissent peu, voire mal.