Séminaire Anthropocène : « Résonance(s) : plaidoyer pour des espaces et des temps de recomposition de notre être-au-monde.» séance 1
Anthropocène, usage et mésusage du monde
Séminaire ouvert à tou.te.s
Dans le cadre de la mention Design et territoire(s), Miguel Mazeri et Rachel Rajalu, professeur.e.s à TALM-Le Mans organisent depuis octobre 2019 le séminaire « Anthropocène : usage et mésusage du monde ». Ce rendez-vous se tient le dernier jeudi de chaque mois, tout au long de l’année universitaire. Le premier opus de ce séminaire, intitulé « La configuration humaine du monde. Enquête en anthropocène. Formes, supports, cadres, conducteurs et lampistes » a proposé une cartographie de la notion d’anthropocène et des enjeux qui lui sont liés. Le deuxième opus « La (re)configuration du monde. L’entremise pédagogique. L’école comme milieu » s'est déroulé durant l'année 2021.
Le troisième et dernier volet « Résonance(s) : plaidoyer pour des espaces et des temps de recomposition de notre être-au-monde.» proposera de poursuivre l'enquête du côté des projets artistiques et poétiques pris au sens large en interrogeant leur capacité à nous (re)mettre en relation avec le monde, en « résonance » pour reprendre la terminologie au sociologue et philosophe Hartmut Rosa, c’est-à-dire en capacité de nous faire accéder « à une vie meilleure (reposant sur) un accord entre le monde tel qu’il est et l’existence telle qu’elle mérite d’être vécue ».
SÉMINAIRE « ANTHROPOCÈNE : USAGE ET MESUSAGE DU MONDE » OPUS 3
« Résonance(s) : plaidoyer pour des espaces et des temps de recomposition de notre être-au-monde. »
Cette première session se déroulera en présentiel à l'auditorium du Musée Jean Claude Boulard - Carré Plantagenêt ainsi qu'en visio sur l'application microsoft teams, le jeudi 28 octobre de 18 h à 20h. Miguel Mazeri, anthropologue et Rachel Rajalu, philosophe, tous deux professeur.es à l’École supérieure d’art et de design TALM-Le Mans et à l’initiative de cette programmation, réunissent autour d'eux :
• Kamila Mamadnazarbekova - Doctorante en études théâtrales, Université Sorbonne Paris 4 / Paris 6
« Théâtre de paysage : de l’observation vers l’immersion. L’art participatif et la puissance d’agir. »
Le concept de « nature », celui dont l’invention et la construction sociale et culturelle appartiennent à la modernité, est profondément théâtral. Ce concept conçoit le regard du spectateur humain sur le monde physique comme objectivant et inventoriant. Mais la position de ce spectateur, qui se met en scène en maître et possesseur, change radicalement face aux défis environnementaux.
Pour assimiler son expérience, il est obligé de déplacer son point de vue, de se mettre en route, à la rencontre de ce qu’il voit. Comment le théâtre s’adapte à ce nouveau monde où le décor monte sur scène pour devenir acteur ? Dans quelle mesure le théâtre serait capable de sensibilité, d’écoute et de résonance avec un monde désenchanté ?
Dans mon intervention, je reviendrai aux pratiques historiques de l’immersion dans la nature des sociétés d’observation des oiseaux et des insectes, réactualisées dans les spectacles de Philippe Quesne, Simon McBurney, Rimini Protokoll, Katie Mitchell ou Simon Gauchet. Je suivrai l’évolution du regard et de la perception à travers la notion de paysage, avec ses aspects scénographiques, socio-politiques et intersectionnels.
Le pouvoir du théâtre de faire apparaître d’autres relations possibles peut être une véritable piste de la révolution conceptuelle nous permettant de nous libérer de cette image inadéquate que nous nous sommes faits du vivant.
Kamila Mamadnazarbekova est née à Moscou. Elle écrit régulièrement dans différents revues et quotidiens en russe, en anglais et en italien. Elle est diplômée de l’Académie théâtrale de Moscou, où elle a présenté un mémoire portant sur le Festival d’Avignon (2014). Elle est également titulaire d’un master en études culturelles internationales à l’université du Mans. Elle y a soutenu un mémoire sur le travail du metteur en scène Philippe Quesne (2020). Doctorante à la Sorbonne-Nouvelle, Kamila Mamadnazarbekova a récemment intégré Initiative Théâtre, où elle s’intéresse notamment au concept de nature sur les scènes britanniques du XXIe siècle. Son projet de recherche prend modèle sur le militantisme d’artistes et de philosophes contemporains face aux défis environnementaux.