Conférence de Cy Lecerf Maulpoix
journaliste indépendant, militant écologiste et engagé dans les luttes LGBTQI
Conférence proposée par Sandra Delacourt et Fred Morin, professeur·es TALM-Tours, dans le cadre du cycle de conférences "Ce qui nous lie".
Dans son premier ouvrage, Écologies déviantes. Voyage en terres queers (éd. Cambourakis, 2021), Cy Lecerf Maulpoix détaille la complexité de l’articulation du combat pour la justice climatique et du combat des minorités marginalisées. De prime abord, luttes LGBTQI et questions écologiques n’ont pas de liens apparents mais par une analyse fine de l’histoire des pensées, l’auteur établit une connexion entre ces deux enjeux et « envisage de nouvelles complicités ». Partant du constat que les populations les plus pauvres et les minorités les plus marginalisées sont les premières victimes des crises, que celles-ci soient de nature économique, sociale, politique ou climatique, l’objet du livre est de répondre à la question suivante : pourquoi la crise climatique actuelle menace-t-elle tout particulièrement les personnes LGBTQI et comment y remédier ? Tout à la fois voyage, enquête, cheminement personnel, réflexion politique, Écologies déviantes nous entraîne dans les jardins anglais de l’artiste Derek Jarman, de l’écrivain socialiste Edward Carpenter, du Bloomsbury Group, sur les traces des Radical Faeries de l’Arizona à San Francisco jusqu’aux zones de cruising des lisières des grandes villes.
Cy Lecerf Maulpoix est journaliste indépendant, militant écologiste et engagé dans les luttes LGBTQI.
Cycle de conférence "Ce qui nous lie"
Considérés comme désertés, esseulés, désaffectés, désaimés ou oubliés, les territoires ruraux sont depuis peu placés sous les feux de la rampe. À travers eux sont rejoués les mythes modernes de la frontière et de la conquête, qui voient en ces « campagnes », où il n’y a prétendument rien, un Eldorado à repeupler d’êtres autant que de récits et de nouveaux désirs. Au fil de ces conférences, nous tâcherons de reconsidérer cet imaginaire de la ruralité qui a produit, sur le temps long de la modernité, de nombreuses fractures dans le paysage et dans le corps social. Frontière à la fois géographique et temporelle, ces « spatialités du vide » ont façonné d’innombrables formes de relégation et de déclassement. Sous leur sceau dépréciatif furent regroupées les formes du vivant qui semblaient résister à tout idéal de progrès civilisationnel, culturel ou social, technique et technologique (ex : les sauvages, les colonisé.es, les femmes, les marginaux, les paysans, les primitifs, les animaux nuisibles, les espèces invasives, etc.). Avec nos invité.es, artistes et chercheur.es, nous allons donc travailler depuis ce vide présumé afin d’en sonder la topologie, les écosystèmes, les formes, les politiques, les émotions et les affects.