Arts et espace public
Se former à l'écriture et à la conception du projet
Séminaire co-organisé par l’École supérieure d’art et de design TALM-Tours, le pOlau-pôle des arts urbains et l’ENSCI-Les Ateliers.
Arts et espace public est un séminaire de formation consacré à l'écriture et au montage de projets artistiques pour l'espace public. L'espace public est un terrain d'expression artistique en mutation. Les formes créées, les contextes et les types de collaboration évoluent. Les enjeux urbains et politiques irriguent et nourrissent la création contemporaine. Un champ de pratiques et de représentations émerge au contact des arts, de la recherche et des disciplines de la conception urbaine (paysage, urbanisme, architecture).
À travers l’étude nationale du pOlau-pôle des arts urbains, Plan-guide arts et aménagement des territoires (commande du ministère de la Culture), il s’agit de présenter ces mutations et d’en étudier les conséquences sur le montage, l’écriture et la production des projets artistiques. Comment, dans ce contexte, écrire et concevoir un projet artistique à destination de l’espace public ? Par l’intermédiaire de cours théoriques et d’exercices pratiques accompagnés, le séminaire proposera des éclairages autour des questions suivantes :
Quelle forme prend l’art en espace public aujourd’hui ? Quelles sont les nouvelles parties-prenantes de ces projets et comment comprendre leurs attentes ? Comment articuler l’intention de l’artiste et les attentes de
commanditaires ? Quels sont les dispositifs et terrains structurant la commande ? Quels mots, quelles méthodes, quels accompagnements pour mettre en oeuvre ces projets ?
Programme
Lundi 29 janvier 2018
09 h 30 – 09 h 45
OBJECTIFS DU SÉMINAIRE ARTS ET ESPACE PUBLIC.
SE FORMER À L’ÉCRITURE ET À LA CONCEPTION DU PROJET PAR MARIE-HAUDE CARAËS ET MAUD LE FLOC’H
Qu’est-ce qu’un espace public ? En quoi se distingue-t-il de l’espace urbain ? Quels desseins poursuivent les créateurs qui interviennent dans l’espace public ? Comment passer de l’idée à la conception ? Quelle est la place du contexte dans l’écriture du projet ? Pour quelle méthode de travail ? Avec quels acteurs ? Comment adapter le projet à l’espace ? L’espace peut-il s’organiser à partir du projet ? Le séminaire Arts et Espace public. Se former à l’écriture et à la conception du projet propose de se pencher sur ces questions et tente d’y apporter quelques réponses.
09 h 45 – 11 h 00
« ART ET VILLE, NOUVELLE GÉNÉRATION » PAR MAUD LE FLOC’H
L’étude nationale du pOlau-pôle des arts urbains, Plan-guide arts et aménagement des territoires (commande du ministère de la Culture) diagnostique que le temps où la fonction première de l’art au sein de l’espace public souvent limitée à l’embellissement des villes est révolue. De l’échelle de la rue à celle des métropoles, de nouveaux actes artistiques et culturels intègrent subtilement la production urbaine, interprétant les formes et les usages de la ville de demain. Ici et là, des artistes activent la ville, par leur capacité à créer des relations, se confronter à des situations complexes, introduire de l’imaginaire et du décalage, nourrir la prospective urbaine... Les Machines de l’Île de Nantes et leur concepteur François Delarozière sont ainsi partie prenante de la transformation de ce territoire. À Ivry-sur-Seine, la ZAC du Plateau, investie par l’artiste Stefan Shankland,
devient un projet urbain à Haute Qualité artistique et culturelle. La capacité artistique se fait un outil souple au service de territoires en mutation. L’émergence de ce dialogue art-ville est à relier, d’une part à de nouveaux courants artistiques et à l’évolutiondespolitiquesculturelles, et d’autre part, à la reconfiguration des enjeux et des approches de l’aménagement et de l’urbanisme.
11 h 00 – 12 h 00
« L’ÉCRITURE DU PROJET » PAR MARIE-HAUDE CARAËS
Un appel à projet artistique est, en principe, une intention simple : une institution qui souhaite financer un projet détermine un budget et un cahier des charges plus ou moins explicite. Pour espérer être bénéficiaire du financement, le porteur de projet devra, dans un temps limité, constituer un dossier décrivant ses intentions artistiques, le projet et le processus pour le réaliser. La construction du dossier nécessite de rendre compte de ces intentions et du programme du projet par écrit dont la qualité conditionne largement sa sélection.
12 h 00 – 13 h 00
« LA NOTION DE ‘‘PROJET’’ DANS LES ARTS VISUELS ET PLASTIQUES » PAR ARMAND BÉHAR
Le terme « projet », du latin « projicere », signifie « idée qu’on met en avant ; plan proposé pour réaliser cette idée ». Il concrétise une intention et n’existe que s’il pose un but et prévoit un certain nombre de moyens pour l’atteindre. Le projet, qui a un début et une fin, est donc unique, avec certain degré de complexité nécessitant un temps pour le réaliser.
14 h 15 – 18 h 30
« PROJETER DANS L’ESPACE PUBLIC » ANIMÉ PAR ARMAND BÉHAR ET PASCAL FERREN
Les participants au séminaire Arts et Espace public. Se former à l’écriture et à la conception du projet devront sélectionner un projet parmi trois cas réels (une commande publique, un appel à projet, un appel à projet participatif) et y répondre seul ou à deux. En soirée, chaque réponse fera l’objet d’une lecture critique des animateurs du séminaire, lecture qui sera restituée aux participants en introduction de la seconde journée.
Mardi 30 janvier 2018
9 h 30 – 11 h 30
« PROJETER DANS L’ESPACE PUBLIC. LE RETOUR »
ANIMÉ PAR ARMAND BÉHAR ET PASCAL FERREN
À partir de la lecture du projet par les quatre animateurs du séminaire Arts et Espace public. Se former à l’écriture et à la conception du projet, les participants s’engageront dans un travail de perfectionnement de leur proposition et prépareront une présentation orale.
11 h 30 – 12 h 30
« RENSEIGNER CE QU’EST LA VILLE » PAR MARIE-HAUDE CARAËS
Il serait raisonnable de suivre les conseils de Georges Perec, dans Espèces d’espaces : « ne pas essayer trop vite de trouver une définition de la ville […], c’est beaucoup trop gros, on a toutes les chances de se tromper ». Pourtant « Arts et espace public : renseigner ce qu’est la ville » propose de faire une entorse à cette recommandation en présentant une sélection de productions artistiques, extrait d’une recherche pilotée par Marie-Haude Caraës Création et Ville solidaire pour la DIHAL (Direction interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement) qui tentera de dire ce qu’est la ville à travers le regard et le travail du créateur.
14 h 00 – 17 h 00
« SOUTENIR SON PROJET » ANIMÉ PAR ARMAND BÉHAR, MARIE-HAUDE CARAËS, PASCAL FERREN ET MAUD LE FLOC’H
Chaque participant ou chaque groupe présentera les intentions de sa réponse au projet sélectionné et son
déroulement. La présentation fera l’objet d’une discussion collective.
17 h 00 – 17 h 30
ÉVALUATION ET CONCLUSION.
Biographie des intervenants
Armand Béhar, artiste
Artiste-enseignant et créateur d’espaces dédiés à la création contemporaine, Armand Béhar cofonde, dans les années quatrevingt-dix, 3000-Le Cube où il crée le premier fablab de France. Dans les années 2000 à l’ENSCI, il crée le post-diplôme Création et Technologie contemporaine. En 2012, il ouvre la plateforme de recherche et d’expérimentations en art et industrie contemporaine, PhénOrama à l’ENSCI. En 2010, il intègre l’atelier de J. Magerand – ENS – Architecture Paris La Villette comme enseignant des arts et des techniques de représentation. Depuis 2016, il est responsable de programmes de recherche à l’ENSCI et anime celui dédié à la
recherche en création : Écritures de création, pratiques de recherche. Par ailleurs, depuis les années 2000, il se consacre à la création d’une œuvre évolutive, Histoire d’une représentation, exposée dans des centres d’art, galeries, biennales. En 2012, il crée le collectif d’artistes Le Dîner des puissants avec C. Malrieux et A. Guillaume.
Marie-Haude Caraës, politologue
Marie-Haude Caraës est directrice de l’École supérieure des beaux-arts TALM-Tours et directrice-adjointe de l’École supérieure des beaux-arts TALM (Tours, Angers, Le Mans) après avoir dirigé le Pôle recherche, expérimentations et éditions de la Cité du design. Elle a co-dirigé avec Philippe Comte des recherches dont notamment Vers un design des flux. Elle a été le commissaire de l’exposition Les androïdes rêvent-ils de cochons électriques ? à la Biennale internationale design Saint-Étienne en 2013 et mène, en parallèle, des travaux de recherche personnelle, notamment Images de pensée (RMN, 2011) avec Nicole Marchand-Zanartu.
Pascal Ferren, philosophe
Après des études de philosophie spécialisées sur la question de la ville puis du développement durable des territoires (master 2 professionnel Éthique et Développement durable à l’université Jean Moulin – Lyon), il travaille à l’Agence d’urbanisme pour le développement de l’agglomération lyonnaise. Il y développe des méthodes d’urbanisme sensible et collaboratif dans le cadre des Ateliers d’innovation en urbanisme. En 2012, il rejoint le pOlau pour assurer la gestion des projets urbains et le suivi des équipes artistiques. Il suit les démarches culturelles et artistiques intégrées aux projets urbains et assure la gestion des projets de la structure, depuis leur conception jusqu’à leur réalisation. Il intervient sur différentes régions françaises (Bordeaux, Bretagne, Rhône-Alpes, Normandie, etc.), lors de formations et rencontres professionnelles ou encore dans le cadre de projets urbains, pour promouvoir les outils artistiques et culturels dans le cadre du développement des territoires. Depuis décembre 2016, il est directeur-adjoint du pOlau.
Maud Le Floc’h, urbaniste
Diplômée en aménagement du territoire-urbanisme (maitrîse sciences et technique CESA, Polytechnique – Tours), en sciences de l’information (DEA CELSA – Sorbonne), et forte d’une expérience éprouvée dans le domaine des arts en espace public, Maud Le Floch, directrice du pOlau, développe en acte une réflexion à l’interface de la création artistique et de la production urbaine. Elle programme ou conçoit différents rendez-vous artistiques relatifs à la ville et à l’urbain (Paris Quartier d’été, Rayons frais – Tours, Coopérative 2r2c – Paris, La Ville à l’état gazeux). De 2002 à 2006, elle conçoit l’opération Mission repérage(s) – un élu, un artiste, recherche-action dans treize villes françaises, qui créé les conditions de visions croisées autour d’une
ville, de ses aménagements et des enjeux urbains afférents (ed. l’Entretemps-2006). Elle crée en 2005 l’Agence Wille, structure conseil et ingénierie culturelle spécialisée dans la conception artistique en espace public, agissant auprès d’acteurs publics (collectivités publiques, opérateurs culturels, société d’aménagement). Avec le soutien du ministère de la Culture, Maud Le Floc’h fonde en 2007 le pOlau-pôle des arts urbains, structure nationale basée à Tours. C’est depuis ce poste d’observation et d’actions qu’elle crée divers outils (recherche-action, résidence, scénario de programmation, étude urbaine) dans l’objectif de créer les conditions de coopération entre les milieux artistiques et la sphère des politiques urbaines. Elle collabore en 2009 à la Consultation pour le Grand Paris aux côtés de l’équipe de Jean Nouvel. Elle conçoit pour le compte de maîtres d’ouvrage ou de maîtres d’oeuvre des programmes d’accompagnement artistique et culturel pour diverses opérations de transformation urbaine.